Affaire Mansour Faye : L’APR crie à la « forfaiture judiciaire » et boycotte le Dialogue national

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SENTV : Le placement sous mandat de dépôt de l’ancien ministre et maire de Saint-Louis fait monter la tension politique. L’Alliance Pour la République dénonce une instrumentalisation de la justice et appelle à la mobilisation de ses troupes.

L’arrestation de Mansour Faye, figure de proue de l’Alliance Pour la République (APR), a provoqué une onde de choc au sein de la formation politique fondée par l’ancien président Macky Sall. Dans un communiqué au ton acerbe publié ce lundi, le Secrétariat Exécutif National de l’APR s’en prend violemment à ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire » du pouvoir en place, dénonçant un acte à la fois « illégal et politiquement ciblé ».

Amadou Mansour Faye, ancien ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, également ex-maire de la ville historique de Saint-Louis, a été placé sous mandat de dépôt dans le cadre d’une enquête judiciaire dont les contours restent encore flous. Selon des sources proches du parquet, il serait visé pour des faits présumés de mauvaise gestion et d’enrichissement illicite lors de son passage au gouvernement. Le dossier est actuellement instruit par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), relancée dans le sillage de la gouvernance de rupture prônée par le président Bassirou Diomaye Faye.

Mais pour l’APR, cette incarcération n’a rien de fortuit. « Il s’agit d’une opération de harcèlement politique savamment orchestrée, dans le seul but de salir l’honneur d’un homme reconnu pour son intégrité et son engagement républicain », s’indigne le parti, qui voit là une tentative de « démantèlement ciblé » de ses cadres les plus influents.

Le parti, encore fragilisé par sa défaite aux dernières élections présidentielles, durcit le ton et dénonce un climat de « chasse aux sorcières », pointant du doigt une justice « aux ordres » et un pouvoir « revanchard ». Dans un geste fort, l’APR annonce officiellement son retrait du Dialogue national en cours, qu’il qualifie de « mascarade politique » déconnectée des attentes réelles des citoyens.

Ce boycott intervient alors que le président Diomaye Faye, fraîchement élu, avait tendu la main à l’opposition pour une concertation sur les réformes institutionnelles, la gouvernance locale et la justice transitionnelle. Un appel que l’APR considère désormais comme « non crédible ».

Dans son communiqué, le parti appelle à la mobilisation générale de ses militants, aussi bien sur le territoire national que dans la diaspora, et promet un « combat pacifique mais inébranlable » contre ce qu’il estime être une tentative de musellement.

Contexte politique tendu
Depuis la transition démocratique de mars 2024, qui a porté au pouvoir le duo Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko, plusieurs anciens dignitaires de l’ère Macky Sall font l’objet de procédures judiciaires. Le nouveau pouvoir a promis une « reddition des comptes sans complaisance », dans un pays où les accusations de détournements de deniers publics ont longtemps rythmé la vie politique.

Mais cette promesse de transparence soulève des interrogations sur son usage à des fins partisanes. Le cas de Mansour Faye pourrait devenir un symbole, soit de la lutte contre l’impunité, soit, pour ses partisans, d’une dérive judiciaire inquiétante.

À suivre :
Les prochaines heures seront décisives. L’APR promet des actions dans les jours à venir, tandis que l’opinion publique reste partagée entre aspiration à la justice et crainte d’une instrumentalisation des institutions.

LA Rédaction de SENTV.info 

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