Arrestation de Bachir Fofana et fermeture du CORED : Pape Djibril Fall dénonce une dérive autoritaire
SENTV : L’arrestation de Bachir Fofana, ainsi que la fermeture administrative des locaux du Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED), continue de susciter de vives réactions dans la sphère politique et médiatique. Ce jeudi, le député Pape Djibril Fall, leader du mouvement Les Serviteurs, a tenu un discours particulièrement virulent contre ce qu’il qualifie de dérive autoritaire.
Dans une déclaration transmise à la presse, le parlementaire a dénoncé un abus de pouvoir manifeste, estimant que les faits reprochés à Bachir Fofana ne justifient ni son placement en garde à vue, ni la brutalité de la procédure.
« Un recul démocratique inquiétant »
« Encore une énième atteinte à la liberté de nos concitoyens pour des raisons banales, pourtant jadis dénoncées par ceux-là mêmes qui détiennent aujourd’hui les leviers du pouvoir », a fustigé Pape Djibril Fall. Pour lui, l’arrestation de Bachir Fofana et la situation du militant Abdou Nguer, également détenu, relèvent d’une instrumentalisation politique de la justice.
Il appelle à la libération immédiate des deux activistes, arrêtés selon lui « pour le seul crime d’avoir exprimé leurs opinions de manière critique ».
La fermeture du CORED, symbole d’un malaise plus profond
Autre sujet d’indignation : la fermeture des bureaux du CORED, l’organe d’autorégulation de la presse sénégalaise. Si les autorités évoquent un défaut de moyens financiers, Pape Djibril Fall y voit un signal préoccupant pour la liberté de la presse.
« La presse est muselée, la démocratie est menacée », alerte le député, qui rappelle que le CORED joue un rôle fondamental dans la promotion de l’éthique et du pluralisme dans les médias. « La fragilisation de cette institution revient à affaiblir le droit à l’information, pilier de toute démocratie. »
Appel à la responsabilité institutionnelle
En dénonçant une justice « aux ordres », Pape Djibril Fall interpelle directement le gouvernement et le ministère de la Justice, appelés à garantir l’indépendance des procédures et la protection des droits fondamentaux.
« Honte à ceux qui instrumentalisent les institutions judiciaires pour régler des comptes politiques. Nous ne cesserons jamais de dénoncer ces pratiques indignes d’un État de droit », conclut-il.
Alors que les voix s’élèvent pour réclamer plus de transparence et de respect des libertés publiques, cette nouvelle affaire révèle les tensions croissantes entre pouvoir exécutif, société civile et presse. Une séquence politique qui ravive les débats sur l’état de la démocratie sénégalaise, à un moment où les institutions sont appelées à restaurer la confiance.
La rédaction de la SENTV.info