Assane Diouf libéré mais pas totalement blanchi : la justice tranche, la défense contre-attaque

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SENTV : Assane Diouf, figure controversée de la scène médiatique sénégalaise et habitué des démêlés judiciaires, a recouvré la liberté ce jeudi. Le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar a rendu son verdict : relaxe pour le chef d’offense au chef de l’État, mais condamnation à quatre mois de prison ferme pour diffusion de fausses nouvelles et propos contraires aux bonnes mœurs. Une peine déjà purgée en détention préventive, ouvrant la voie à sa libération immédiate.

Cette décision judiciaire intervient trois semaines après l’audience du 16 juillet, au cours de laquelle le ministère public avait requis deux ans d’emprisonnement, dont six mois ferme. Le tribunal a donc suivi partiellement les réquisitions, écartant l’accusation d’outrage au président mais retenant des charges moins politiques, bien que toujours sensibles.

Un verdict en demi-teinte

Si la relaxe sur l’offense au président de la République constitue une victoire partielle pour la défense, l’avocat d’Assane Diouf n’a pas caché sa frustration. « Mon client ne méritait aucune condamnation. Les propos incriminés, bien que virulents, ne visaient ni directement le président ni le Premier ministre », a-t-il martelé à la sortie du tribunal.

Tout en saluant la fin de la détention, il a annoncé sa décision de faire appel, espérant une annulation totale des condamnations en seconde instance. « L’essentiel est qu’il sorte, mais le combat continue », a insisté la défense, dénonçant une lecture politique du dossier.

Un personnage clivant

Assane Diouf, connu pour ses vidéos virulentes diffusées sur les réseaux sociaux, avait déjà été interpellé à plusieurs reprises par le passé, aussi bien aux États-Unis qu’au Sénégal, pour des propos jugés injurieux ou subversifs. Surnommé par certains médias « l’insulteur public numéro un », il incarne pour ses soutiens une figure de la liberté d’expression sans filtre, tandis que ses détracteurs dénoncent une posture délibérément provocatrice et nuisible à la cohésion sociale.

Son arrestation, survenue en juin 2025, avait suscité un vif débat dans l’espace public entre partisans de la régulation des discours en ligne et défenseurs d’une liberté d’expression plus permissive, même dans ses formes les plus outrancières.

Justice et liberté d’expression à l’épreuve

Cette affaire relance une fois de plus le débat au Sénégal sur les limites juridiques de la parole publique, notamment sur les réseaux sociaux. Alors que le pays continue de renforcer son arsenal législatif face à la désinformation et aux discours haineux, la ligne de crête entre protection de la réputation des institutions et liberté d’expression reste fragile.

La rédaction de la SENTV.info 

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