Au CICES, Abdourahmane Diouf prône l’apaisement : “Un pays ne se bâtit ni sur la haine ni sur la vengeance”
SENTV : Fidèle à son franc-parler, le Dr Abdourahmane Diouf, ministre de l’Environnement et du Développement durable, a tenu à clarifier sa position lors du quatrième anniversaire de son parti Awalé, célébré ce dimanche au CICES. Face aux critiques de certains responsables du Pastef, il a réaffirmé son appel à la paix politique, au pardon et à la reconstruction nationale par le dialogue.
“Je lance un appel au consensus, au pardon et à la concorde. On ne peut pas construire un pays sur la haine, la vengeance et le mensonge”, a-t-il déclaré, sous les applaudissements de ses partisans.
Cette sortie du ministre, déjà connue pour son ton mesuré, s’inscrit dans un contexte politique marqué par des tensions et des divergences au sein de la majorité présidentielle. Tout en assumant sa liberté de pensée, le leader d’Awalé a insisté sur la nécessité de “dépasser les rancunes et les règlements de comptes politiques” pour consolider la stabilité du pays.
Les propos du Dr Diouf ont rapidement enflammé les réseaux sociaux.
D’un côté, certains internautes y voient une prise de distance subtile vis-à-vis du Pastef et une préparation à une éventuelle émancipation politique.
De l’autre, plusieurs voix saluent un appel courageux et salutaire, estimant que le ministre “rappelle une vérité que beaucoup oublient : aucun développement durable n’est possible sans unité nationale”.
“Il ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas”, commente un internaute sur X (ex-Twitter), tandis qu’un autre ironise : “Entre fidélité et franchise, Dr Diouf a choisi la deuxième voie, la plus risquée.”
Un message de loyauté au président Diomaye Faye
Malgré les interprétations diverses, Abdourahmane Diouf a tenu à exprimer sa reconnaissance au président Bassirou Diomaye Faye, qu’il dit considérer comme “un homme d’écoute et d’équilibre”.
Le ministre a d’ailleurs salué la présence, à la cérémonie, du ministre-conseiller Aldiouma Sow, envoyé spécial du chef de l’État.
“As moy Diomaye, Diomaye moy As”, a lancé Dr Diouf avec un sourire, clin d’œil à la célèbre devise patriotique “Sonko moy Diomaye, Diomaye moy Sonko”.
Un message à double portée : affirmer sa loyauté au président, tout en revendiquant son indépendance intellectuelle et sa liberté de ton, valeurs qu’il dit incarner à travers son parti Awalé.
Cette nouvelle prise de parole confirme la place singulière du Dr Abdourahmane Diouf dans le paysage politique sénégalais : celle d’un ministre au discours pondéré, qui prône la réconciliation sans renier ses convictions.
Alors que le climat politique reste chargé, son appel à “désarmer les cœurs pour construire le Sénégal” résonne comme un rappel à la responsabilité collective des élites dans la consolidation de la démocratie.
La rédaction de la SENTV.info