Des dizaines de milliers d’Espagnols manifestaient samedi à Barcelone avec la participation exceptionnelle du roi Felipe VI, pour dire leur « rejet du terrorisme » après les attentats qui ont fait 15 morts et 126 blessés en Catalogne, les 17 et 18 août.
Mais le consensus sur le rejet du terrorisme et de la violence s’est mêlé à la revendication nationaliste. D’innombrables slogans contre le roi, contre le pouvoir central à Madrid se sont élevés du cortège.Des dizaines de milliers d’Espagnols manifestaient samedi à Barcelone avec la participation exceptionnelle du roi Felipe VI, pour dire leur « rejet du terrorisme » après les attentats qui ont fait 15 morts et 126 blessés en Catalogne, les 17 et 18 août. Mais le consensus sur le rejet du terrorisme et de la violence s’est mêlé à la revendication nationaliste. D’innombrables slogans contre le roi, contre le pouvoir central à Madrid se sont élevés du cortège.
Avec notre envoyé spécial à Barcelone, François Musseau
Des roses rouges, jaunes et blanches – aux couleurs de la ville – étaient distribuées aux participants, qui scandaient « No tinc por », « nous n’avons pas peur » en catalan. En fin d’après-midi samedi, les rues de la capitale catalane, Barcelone, se sont remplies d’une foule bariolée, à l’image de cette ville multiculturelle.
La manifestation est-elle pour autant unitaire ?
Sur la place de Catalogne, un grand écran est disposé. On pouvait y voir le roi Felipe VI, premier souverain espagnol à participer à une manifestation depuis le rétablissement de la monarchie en 1975. Il se positionnait cependant en retrait, plusieurs rangs derrière la banderole de tête, de même que le chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy, le chef de l’exécutif régional, un indépendantiste, ainsi de très nombreuses personnalités politiques de tous les partis venues de Madrid et d’autres régions du pays. Jamais on n’avait une telle concentration de tous les pouvoirs institutionnels espagnols.
Le tout premier rang était réservé aux « représentants des collectifs qui, dès la première minute, se sont occupés des victimes », selon le souhait de la mairie: policiers, pompiers, chauffeurs de taxis, commerçants ou habitants des Ramblas.
En fait, différents messages se mélangent. La plupart des gens bien sûr viennent pour crier contre le terrorisme, pour clamer leur union contre cette barbarie.
Mais bien d’autres colères sont exprimées. Les revendications indépendantistes en premier lieu. Par milliers, on s’est autant déplacé pour dire non au jihadisme que pour dire oui à l’indépendance de la Catalogne.
D’autres vitupèrent contre l’hypocrisie d’Etat. Elle ne passe pas, la présence du roi et de Mariano Rajoy, qui sont alliés à l’Arabie saoudite à laquelle l’Espagne vend des armes, monarchie qui, répètent ces foules, finance le terrorisme : « Vos politiques, nos morts », en dénonçant le fait que Madrid espère vendre prochainement cinq navires de guerre à Riyad.
Aucun dirigeant de gouvernement étranger n’était attendu au défilé barcelonais.
RFI