Barthélémy Dias suspendu, mais pas battu : la Cour suprême, dernier recours face à une succession précipitée

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SENTV : La bataille politique et juridique autour de la succession à la mairie de Dakar prend un tournant décisif. Barthélemy Dias, révoqué de ses fonctions par décision administrative, n’a pas dit son dernier mot. Le désormais ex-maire de la capitale a saisi la Cour suprême, qui rendra sa décision le 18 septembre prochain, rapporte Les Échos dans son édition du jour.

Mais en coulisses, les choses s’accélèrent. Le régime en place, selon la même source, entend convoquer une session extraordinaire du Conseil municipal avant le 27 août, avec en ligne de mire l’élection d’un nouveau maire. Abass Fall, figure de la coalition Yewwi Askan Wi, est présenté comme le favori pour la succession.

Une bataille à deux vitesses

Sur le plan juridique, le pourvoi introduit par Barthélemy Dias n’est pas suspensif, ce qui signifie qu’en l’état, rien ne fait obstacle légalement à l’élection d’un nouveau maire. Le préfet est donc dans son droit en poursuivant la procédure. Toutefois, ce calendrier soulève des interrogations sur l’opportunité d’une telle précipitation.

Plusieurs juristes estiment que le respect des institutions ne se limite pas à l’application stricte des textes, mais implique aussi une certaine retenue politique dans l’attente d’un arbitrage judiciaire. C’est le cas du juriste Amath Thiam, interrogé par la RFM et cité par Les Échos :

« Si demain la Cour suprême dit qu’il faut remettre Barthélemy Dias dans ses droits, il sera remis dans ses droits de maire. C’est le juge qui arbitre le jeu électoral et les litiges qui en découlent. »

Un débat entre légalité et légitimité

M. Thiam poursuit en appelant à un comportement plus mesuré de l’administration :

« Le préfet doit se comporter en gentleman et attendre que la Cour suprême statue d’abord ; dans une démocratie, il faut parfois harmoniser la loi avec le comportement des acteurs pour préserver la crédibilité des institutions. »

La situation actuelle place donc la capitale sénégalaise au cœur d’un dilemme institutionnel, entre respect des procédures et nécessité d’assurer la stabilité politique.

Pendant ce temps, Barthélemy Dias continue de mobiliser ses soutiens, déterminé à retrouver son fauteuil si la justice lui donne raison. Le 18 septembre pourrait ainsi devenir une date charnière, capable de rebattre les cartes à la mairie de Dakar.

La rédaction de la SENTV.info 

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