SENTV : Les tensions entre le pouvoir exécutif et la société civile montent d’un cran. Au lendemain d’une sortie virulente d’Ousmane Sonko, Premier ministre et leader du parti Pastef, contre certains acteurs de la société civile, Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil, a apporté une réponse cinglante via un message publié ce jeudi sur son compte X (ex-Twitter).
« Arrêtez de prendre la société civile pour prétexte de votre impuissance aiguë à gouverner. Elle était là avant vos cris de tribune et elle survivra à la PETITE loi que vous proposerez… »
Un propos tranchant, qui se termine par une charge frontale à l’égard du chef du gouvernement :
« Les Sénégalais méritent plus qu’un chef en colère, sans profondeur et sans cap. »
Ces propos interviennent après une prise de parole musclée d’Ousmane Sonko lors d’un rassemblement politique, où il a accusé une partie de la société civile d’adopter des postures ambiguës face aux réformes institutionnelles en cours, notamment autour du projet de loi constitutionnelle que son gouvernement prévoit de présenter.
Le leader de Pastef a laissé entendre que certaines ONG et figures civiles seraient réfractaires à toute évolution structurelle, tout en entretenant des complicités tacites avec ses adversaires politiques. Une déclaration perçue comme une tentative de délégitimer les contre-pouvoirs non institutionnels.
Réagissant à cette attaque, Birahim Seck a rappelé l’histoire et le rôle fondamental de la société civile sénégalaise dans la construction démocratique du pays. Le Forum civil, antenne nationale de Transparency International, est depuis plus de deux décennies engagé dans la transparence de la gouvernance, la lutte contre la corruption et la consolidation des institutions.
En dénonçant « l’impuissance » du pouvoir en place et le manque de vision stratégique de son chef, Seck exprime l’inquiétude d’une frange importante de la société sur la tonalité politique du régime actuel.
Cette passe d’armes intervient dans un contexte politique tendu, à quelques mois de potentielles réformes majeures annoncées par le gouvernement. Alors que le président Bassirou Diomaye Faye adopte une posture plus institutionnelle, son Premier ministre continue de cultiver un ton direct, voire conflictuel, hérité de son rôle de leader de l’opposition.
La sortie de Birahim Seck marque une rupture nette dans les relations entre le pouvoir et les forces citoyennes, et pourrait augurer de nouvelles lignes de fracture au sein de l’espace public sénégalais.
La rédaction de la SENTV.info