SENTV : L’ancien maire de Guédiawaye, Aliou Sall, frère cadet de l’ancien Président Macky Sall, et son épouse ont été placés en garde à vue à la Division des Investigations criminelles (DIC), dans le cadre d’une enquête judiciaire diligentée par le Pool judiciaire financier. Cette mesure, ordonnée à la demande du doyen des juges Idrissa Diarra, intervient dans la foulée des rapports transmis par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qui pointe des flux suspects liés au secteur foncier.
Une enquête née des travaux de la CENTIF
Le dossier remonte à un signalement de la CENTIF, organisme public en charge de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Selon des sources judiciaires, les investigations ont mis en lumière des mouvements financiers considérés comme atypiques, susceptibles de dissimuler l’origine de capitaux destinés à des opérations foncières.
Le parquet financier aurait transmis une délégation judiciaire au doyen des juges, autorisant l’ouverture d’actes d’instruction contre les mis en cause – notamment des perquisitions, saisies et confrontations.
Une garde à vue aux prolongements attendus
Placés à la DIC, Aliou Sall et son épouse sont entendus sous le régime de la garde à vue, dans l’attente de leur présentation devant le magistrat instructeur. Pour l’heure, aucun chef d’accusation formel n’a été rendu public, mais les motifs évoqués portent sur le blanchiment de capitaux en lien avec des activités immobilières et foncières non consolidées par des justificatifs économiques plausibles.
Plusieurs médias ont déjà évoqué l’implication d’autres personnalités dans des dossiers similaires, dans un contexte d’activation du Pool judiciaire financier sur des cas complexes.
L’envergure supposée du dossier est d’autant plus sensible qu’elle touche un proche du pouvoir précédent.
Enjeux politiques et symbole judiciaire
Le placement en garde à vue d’un personnage de l’entourage de l’ancien chef de l’État marque un tournant symbolique dans la lutte contre l’impunité financière au Sénégal. Beaucoup d’observateurs y voient une volonté de rompre avec les pratiques de complaisance et d’afficher la fermeté de l’autorité judiciaire, même à l’égard de figures exposées.
Pour les acteurs politiques et la société civile, cette affaire constituera un test sur la capacité des institutions judiciaires à mener des enquêtes indépendantes, sans pression et dans le respect de la présomption d’innocence.
Perspectives
Les prochains jours devraient être déterminants : soit les intéressés seront mis en examen, avec éventuellement un placement sous mandat de dépôt, soit la justice pourrait accorder une liberté provisoire en attendant la suite de l’instruction.
La suite des révélations (sociétés écrans, transferts transfrontaliers, montants en jeu) sera scrutée de près, dans un climat d’attente haute de la population, soucieuse de transparence et de reddition de comptes.
La rédaction de la SENTV.info