Bras de fer entre Alioune Ndoye et Toussaint Manga : la bataille des trottoirs s’intensifie à Dakar-Plateau
SENTV : Le bras de fer entre Alioune Ndoye, maire de la commune de Dakar‑Plateau, et Toussaint Manga, directeur général de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), s’envenime. Au cœur du litige : l’occupation, selon la mairie, « illégale et nuisible » des trottoirs par des kiosques et cantines liés à la LONASE.
Dans un courrier rendu public le 31 octobre, Alioune Ndoye interpelle la LONASE « avec une profonde consternation » pour dénoncer ce qu’il qualifie d’« occupation persistante » des trottoirs via des cantines installées par la société. Il accuse ces aménagements d’avoir parfois réduit la voie publique à seulement 1,5 mètre, entravant libre circulation et qualité de vie. Il fixe à la LONASE un délai d’un mois pour procéder à la « libération immédiate » des lieux, sous peine de « mesures fermes ».
La LONASE a répondu en bloc affirmant que ses kiosques « ont toujours suivi une procédure administrative encadrée », que « les autorisations municipales ont été délivrées » et que l’entreprise contribue à la création d’emplois et à la mobilisation de recettes locales. Elle dénonce en retour des opérations de déguerpissement jugées « arbitraires » et préjudiciables à ses activités.
Ce conflit a pris un tour personnel et politique. Sur les réseaux sociaux, Manga accuse Ndoye de mauvaise foi, évoquant un conflit d’intérêts familial : « Cette LONASE que tu dénigres… c’est pourtant cette même LONASE qui nourrit ta propre fille », a-t-il écrit. Ndoye a riposté en qualifiant le DG de « menteur » et « guéux dont on a fait un DG ».
Selon le spécialiste en décentralisation Amadou Sène Niang, contacté par la presse, la commune est dans son droit : « Tout ce qui concerne l’occupation de la voie publique et du domaine public (ODP) relève de la responsabilité de la commune. » Il rappelle que les autorisations d’occupation sont « précaires et révocables ».
Au-delà de l’affrontement individuel, cette crise interroge :
la gestion de l’espace public dans une commune comme Dakar-Plateau, traditionnellement chargée.
les rapports entre une entreprise publique à vocation économique (la LONASE) et une collectivité locale faisant respecter la réglementation urbaine.
le risque de brouiller la confiance entre citoyens, autorités municipales et opérateurs publics si l’on donne l’impression que certains jouissent d’un « traitement de faveur ».
la rédaction de la SENTV.info