Cancer du sein : Absa Faye appelle à faire d’Octobre Rose un engagement permanent, pas un simple rituel

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SENTV : Ce dimanche à Dakar, à l’occasion d’une marche symbolique dans le cadre d’Octobre Rose, la Première dame du Sénégal, Absa Faye, a lancé un appel fort : « Octobre Rose ne doit pas être un rituel que l’on répète chaque année ». Un message clair en faveur d’un changement de paradigme dans la lutte contre le cancer du sein.

Devant un parterre de femmes mobilisées, militantes, survivantes et responsables institutionnelles, la Première dame a exhorté à « la vigilance, l’unité et la solidarité ». Elle a rappelé que chaque pas fait lors de cette marche était dédié à celles qui se battent contre le cancer, à celles qui en sont sorties victorieuses, et à celles qui ont perdu la vie faute de dépistage ou de prise en charge rapide.

« Nous marchons pour qu’aucune femme ne perde la vie faute d’un test, d’une écoute ou d’une main tendue », a-t-elle déclaré.

Dans la foulée, Aïda Mbodj, déléguée générale de la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), a annoncé une mesure inédite : à partir de janvier 2026, chaque parcours d’accompagnement au sein de la DER/FJ intégrera un bilan de santé préventif.

Ce dépistage systématique s’inscrit dans une dynamique de santé communautaire proactive, visant à détecter précocement les pathologies comme le cancer du sein ou du col de l’utérus, particulièrement meurtrières au Sénégal.

Par ailleurs, des « Coins Roses » seront implantés dans tous les bureaux régionaux et départementaux de la DER/FJ. Ces espaces seront dédiés à l’écoute, à l’information et à l’orientation des femmes sur des questions de santé et de bien-être.

« Informer, écouter, orienter : voilà notre nouveau triptyque pour accompagner les femmes dans leur quotidien et leur santé », a insisté Aïda Mbodj.

Le Sénégal enregistre chaque année près de 2 000 nouveaux cas de cancer du sein, selon les données de l’Institut Joliot-Curie de l’Hôpital Aristide Le Dantec. Pourtant, le taux de dépistage reste faible, notamment en milieu rural, où l’accès aux soins spécialisés est limité.

Le manque de sensibilisation, le poids des tabous et l’absence de structures de santé de proximité constituent les principaux obstacles à une prise en charge efficace et précoce. Or, le cancer du sein, détecté à temps, peut être traité avec un taux de survie supérieur à 80 %.

Vers une action durable et décentralisée

La Première dame a insisté sur la nécessité d’intégrer la lutte contre le cancer dans les politiques publiques de santé, mais aussi dans les initiatives économiques, sociales et communautaires.

Cette orientation marque un tournant : au-delà de l’événementiel d’Octobre Rose, il s’agit désormais de bâtir une stratégie nationale de long terme, structurée et continue, afin d’enrayer la progression des cancers féminins.

“Ce combat ne peut plus être circonscrit à un seul mois. Il doit devenir un réflexe de tous les jours, dans tous les territoires et pour toutes les femmes”, a conclu Absa Faye, sous les applaudissements nourris des participantes.

La rédaction de la SENTV.info

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