CFEE 2025 : Le ministère rassure, les enfants sans extrait de naissance autorisés à composer

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SENTV : À quelques jours des épreuves du Certificat de Fin d’Études Élémentaires (CFEE) et du concours d’entrée en sixième, prévues les 19 et 20 juin prochains, le ministère de l’Éducation nationale a tenu à lever toute ambiguïté concernant l’éligibilité des candidats dépourvus de pièces d’état civil.

Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi, le ministre Moustapha Guirassy a affirmé avec fermeté que « la position du chef du gouvernement a été très claire : aucun enfant ne doit être laissé en rade ». Une annonce qui intervient dans un contexte où de nombreux élèves, notamment dans les zones rurales et défavorisées, se retrouvent sans extrait de naissance, pièce habituellement exigée pour les examens officiels.

« Aucun élève ne sera écarté cette année en raison de l’absence d’un extrait. Toutes les dispositions ont été prises pour garantir l’équité et l’inclusion, conformément aux directives de l’État », a insisté le ministre.

Ce geste s’inscrit dans une volonté plus large de lutte contre l’exclusion scolaire liée à l’inexistence d’identité civile, un phénomène qui touche encore des milliers d’enfants au Sénégal. Selon des données officielles, plusieurs localités présentent des taux alarmants d’enfants non déclarés à l’état civil, une situation souvent liée à l’éloignement des centres administratifs, au manque d’information ou à des obstacles culturels.

Le gouvernement, via le ministère de la Justice et les collectivités locales, mène depuis 2023 des campagnes de régularisation pour remédier à cette situation, mais les résultats restent partiels. En attendant une couverture plus complète, la tolérance administrative annoncée ce lundi constitue un soulagement majeur pour de nombreuses familles.

Cette année, 300 880 élèves sont inscrits aux épreuves du CFEE, répartis dans 2018 centres d’examen à travers le territoire national. Ce chiffre marque une légère hausse par rapport à 2024, signe d’une stabilité du système éducatif malgré les défis.

Les autorités éducatives assurent que toutes les conditions matérielles, sécuritaires et sanitaires sont réunies pour permettre un déroulement optimal des épreuves. Moustapha Guirassy a également salué l’engagement des enseignants et des partenaires sociaux dans la préparation de cette échéance nationale.

Si cette mesure d’exception est largement saluée, certains acteurs du secteur éducatif appellent à institutionnaliser des solutions durables, notamment par la numérisation de l’état civil et la création de passerelles entre l’école et les services de déclaration.

« Il faut que ce soit la dernière fois que des enfants passent un examen sans existence juridique. L’État doit garantir ce droit fondamental », plaide un inspecteur de l’éducation rencontré à Dakar.

En attendant, les enfants pourront bel et bien se présenter aux épreuves, avec l’espoir que cette brèche administrative devienne un tremplin vers une citoyenneté pleine et entière.

La rédaction de la SENTV.info

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