Chroniqueur en vue : Badara Gadiaga placé en garde à vue pour « discours contraires aux bonnes mœurs »

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SENTV : Une atmosphère lourde encadre la garde à vue de Badara Gadiaga, chroniqueur influent sur la chaîne TFM, interpellé hier soir par la Division Spéciale de la Cybercriminalité (DSC). Visé pour « discours contraires aux bonnes mœurs », il aurait échappé à d’autres accusations initialement envisagées.

Motif principal : écart à la morale publique

Selon son avocat, Me Souleymane Soumaré, Badara Gadiaga a d’abord été suspecté de diffusion de fausses nouvelles et offense au Premier ministre. Ces griefs auraient finalement été abandonnés, laissant place à l’unique motif jurisprudentiel évoqué : des propos jugés contraires aux principes et à la morale sociale.

Circonstances de l’audition

Convoqué ce mardi 9 juillet, le chroniqueur s’est vu notifier sa mise en garde à vue tard dans la soirée, peu après minuit, sur instruction du Parquet . Ses réactions, jusqu’ici plutôt mesurées, seraient liées à des interventions polémiques lors de l’émission Jakarlo Bi, face au député Amadou Ba de Pastef, où ses déclarations ont généré un vif débat.

Solidarité et indignation

Très vite, des soutiens se sont mobilisés devant les locaux de la DSC. Menés notamment par des figures politiques d’opposition, ils dénoncent une « justice à deux vitesses » et s’interrogent sur les silences dans d’autres affaires identiques. Cette mobilisation rappelle les précédents soulevés lors de l’arrestation de Mbodia Mbaye, également pour propos jugés « contraires aux bonnes mœurs », et condamnée à six mois de prison, dont un ferme.

Le chroniqueur se défend

Par l’intermédiaire de Me Soumaré, Gadiaga rejette catégoriquement les accusations. Il revendique son droit à la liberté d’expression et considère que sa convocation s’inscrit dans un climat répressif à l’encontre de voix critiques.

Un débat lancé : quelles limites à la parole publique ?

Cette affaire relance une question sensible : où fixer la frontière entre liberté d’opinion et protection des mœurs ? Le Code pénal sénégalais est clair sur ce point, incitant parfois les autorités à une interprétation stricte des propos publics. La DSC est régulièrement saisie pour en contrôler les contenus diffusés sur les antennes ou en ligne. Reste à savoir si cette pente glissante vers un encadrement rigide de la parole publique sera confirmée ou corrigée dans les prochaines heures.

Zoom sur les prochaines étapes

  • Garde à vue de 48 heures renouvelables, dans l’attente d’un déferrement au Parquet.

  • Réactions attendues des ONG de défense des droits, qui pourraient réagir au motif retenu.

  • Éventuelles comparaisons avec des cas antérieurs, notamment celui de Mbodia Mbaye ou Ardo Gningue.

En conclusion, la mise en garde à vue de Badara Gadiaga s’inscrit dans une zone grise entre moralité publique et liberté d’expression. Le suivi de ce dossier sera déterminant pour l’évolution des pratiques judiciaires au Sénégal, particulièrement en matière de discours médiatique.

La rédaction de la SENTV.info 

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