SENTV : La saisie spectaculaire de 643 kilos de cocaïne en Gambie, précisément à Noflaye, a mis à jour l’un des réseaux criminels transnationaux les plus structurés de ces dernières années en Afrique de l’Ouest. Les investigations menées par le Groupe de lutte anti-drogue (GLAD) ont révélé une toile de connexions reliant la Gambie, le Sénégal et la France, impliquant à la fois des trafiquants présumés, des prête-noms, et un système de blanchiment d’une grande sophistication.
Une traque internationale en cours
Parmi les principaux suspects activement recherchés, figurent :
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Moussa Diaw, 42 ans, franco-sénégalais,
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Mike Evans Yamdjeu, 42 ans, de nationalité française,
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Yannick Dior Sikam Defosso, 42 ans, camerounais.
Ces trois individus sont soupçonnés d’être les têtes pensantes d’une organisation criminelle opérant à l’échelle continentale, avec des ramifications jusqu’en Europe.
L’enquête s’intéresse également à Moussa Yoro Diaw, 59 ans, oncle du suspect Moussa Diaw, présenté comme le transporteur principal. Il a été interpellé en flagrant délit en Gambie, aux côtés de la cargaison de cocaïne.
Des millions dissimulés dans la pierre et les sociétés-écrans
Selon les révélations du quotidien Libération, les fonds générés par ce trafic massif de drogue auraient été recyclés dans l’immobilier de luxe et le secteur privé sénégalais, notamment :
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L’acquisition d’appartements dans la résidence « Océan Paradise » à Yoff,
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L’achat de villas et de terrains à Ngaparou, station balnéaire prisée,
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Des participations dans les sociétés Jolofex et Flexicorp, par l’intermédiaire de prête-noms.
Les enquêteurs ont mis la main sur une série de documents compromettants : actes notariés, réaffectations de terrains, autorisation de construire, attestant d’un blanchiment bien ficelé. Le tout appuyé par des recherches approfondies dans l’appartement de Mike Evans Yamdjeu, où du matériel compromettant aurait été saisi.
Une nouvelle forme de « Cosa Nostra » en Afrique de l’Ouest ?
Le mode opératoire, la structuration, et la dimension internationale du réseau ont poussé certains enquêteurs à parler en interne d’une “Cosa Nostra africaine”, tant la discrétion, les montages financiers et la multiplicité des relais logistiques rappellent les grandes mafias européennes.
Cette affaire illustre la montée en puissance des cartels opérant depuis l’Afrique de l’Ouest, région devenue un hub stratégique dans les circuits de la cocaïne transitant de l’Amérique latine vers l’Europe.
Coopérations internationales en renfort
La complexité du dossier a nécessité la mobilisation de plusieurs services de renseignement étrangers, notamment français et espagnols, qui suivent de près l’évolution de l’affaire. Des mandats d’arrêt internationaux sont en cours de délivrance pour les suspects toujours en cavale.
La rédaction de la SENTV.info