Controverse autour de “Na Dougou” : Mame Mactar Guèye hausse le ton face à Mia Guissé

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Le conflit entre l’ONG islamique Jamra et la chanteuse Mia Guissé connaît un nouvel épisode tendu, après que cette dernière a relancé la polémique autour de son titre Na Dougou lors d’un concert tenu aux États-Unis. En citant publiquement Mame Mactar Guèye, président de Jamra, et en interprétant de nouveau le refrain controversé, l’artiste a provoqué une réaction immédiate et musclée de l’activiste connu pour ses prises de position sur la moralité publique.

Un refrain qui divise

« Ce refrain que Mame Mactar Guèye ne voulait pas entendre, il l’entendra encore davantage », a lancé Mia Guissé sur scène, provoquant l’approbation de ses fans et la colère du camp opposé. Pour Jamra, ce passage constitue une forme de « pornographie verbale », une accusation déjà formulée après une précédente performance de la chanteuse à Somone, en 2024.

Mame Mactar Guèye, connu pour ses positions conservatrices et ses campagnes contre les contenus jugés indécents dans l’espace public, a réagi avec fermeté :
« Mia Guissé risque de connaître le même sort que Rangou, Ameth Cissé et Mbodja Mbaye », a-t-il averti, évoquant la possibilité de poursuites judiciaires contre l’artiste, même si aucune plainte formelle n’a été déposée à ce jour.

Débat de fond : liberté artistique contre valeurs sociales

Derrière ce bras de fer, deux visions de la société sénégalaise s’affrontent. Mame Mactar Guèye insiste : « Ce n’est pas une affaire personnelle. C’est un combat de principe. La Justice est le seul cadre légitime pour répondre à ses provocations. » Il critique aussi l’impact du morceau sur les jeunes :
« Des enfants ont lancé des challenges TikTok autour de ces paroles. Et cela prend une ampleur inquiétante. »

Le président de Jamra va plus loin, estimant que la gestuelle de Mia Guissé sur scène renforce la portée « perverse » de ses paroles. Il appelle à une prise de conscience collective :
« L’espace public n’est pas une arène pour les prêcheurs extrêmes ni pour les chroniqueurs de la dépravation. Il faut protéger nos valeurs. »

Un bras de fer symbolique

Cette nouvelle controverse relance une fois encore le débat sur la liberté de création artistique face aux normes sociales et religieuses dans l’espace public sénégalais. Mia Guissé, de son côté, assume sa démarche artistique et ne semble pas prête à reculer, tandis que Jamra affirme rester vigilante et prête à répondre, juridiquement ou médiatiquement, à toute récidive.

Dans un contexte où les réseaux sociaux amplifient la portée des contenus culturels, ce type de confrontation pourrait bien se multiplier à l’approche des grands événements nationaux, comme les campagnes électorales ou les fêtes religieuses, où les questions de valeurs occupent une place centrale dans le débat public.

La rédaction de la SENTV.info 

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