SENTV : Le président ivoirien Alassane Ouattara, âgé de 83 ans, a annoncé mardi sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. Dans une allocution solennelle diffusée sur ses réseaux sociaux, le chef de l’État sortant a justifié sa décision par la stabilité du pays, sa capacité physique et les dispositions de la Constitution ivoirienne.
« Après mûre réflexion et en toute conscience, je vous annonce aujourd’hui que j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 », a déclaré M. Ouattara, insistant sur le fait que « la Constitution [l’]autorise à faire un autre mandat » et que sa « santé le permet ».
Cette candidature, la quatrième depuis 2010, suscite de vives réactions au sein de la société civile et de la classe politique. Elle intervient dans un contexte de tensions politiques marquées, notamment par l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition du processus électoral, à l’instar de Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et de Laurent Gbagbo, ancien chef d’État.
Tous deux ont été radiés de la liste électorale par la justice, officiellement pour des motifs administratifs ou juridiques, une situation critiquée par le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies qui a récemment appelé Abidjan à garantir les droits politiques des candidats évincés.
La réforme constitutionnelle de 2016, qui avait révisé la loi fondamentale, est invoquée par les soutiens du président pour affirmer que le compteur des mandats a été « remis à zéro ». Mais pour une partie de l’opinion et de l’opposition, cette interprétation constitue un contournement de l’esprit de la limitation des mandats, pourtant considéré comme un pilier de la démocratie.
Dans ce climat, certains observateurs redoutent un recul de l’alternance politique, tandis que d’autres saluent la stabilité économique et sécuritaire apportée par le président sortant, dont le parti, le RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), reste solidement implanté dans plusieurs régions du pays.
À moins de trois mois du vote, les conditions d’organisation de l’élection présidentielle feront l’objet d’une attention soutenue de la communauté internationale. De nombreux acteurs nationaux appellent à des garanties de transparence, d’équité et d’inclusivité, alors que des appels au dialogue politique restent sans réponse concrète.
L’échéance du 25 octobre 2025 s’annonce donc comme un test crucial pour la démocratie ivoirienne, déjà marquée par des crises post-électorales douloureuses en 2010 et des tensions récurrentes autour des candidatures présidentielles.
La rédaction de la SENTV.info