SENTV : La cohabitation entre le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, jusque-là présentée comme un modèle de complémentarité politique, montre aujourd’hui ses premières fissures. En cause, une divergence de taille autour de la direction de la coalition « Diomaye Président », révélatrice des tensions latentes au sein du pouvoir.
Tout a commencé le mardi 11 novembre, lorsque la Présidence de la République a publié un communiqué officiel annonçant la nomination de Madame Aminata Touré à la tête de ladite coalition. Cette décision est intervenue seulement trois jours après que le Premier ministre Ousmane Sonko a, lors de son meeting du 8 novembre à Dakar, désigné Aïssatou Mbodj pour le même poste. Deux noms pour une même fonction, et un seul pouvoir pour arbitrer : le fossé entre les deux têtes de l’exécutif semble se creuser.
Au sein du Pastef, la formation politique fondée par Sonko et Diomaye Faye, la confusion s’installe. Des voix s’élèvent, certaines appelant à la cohésion, d’autres affichant clairement leur camp.
C’est le cas de Waly Diouf Bodian, directeur général du Port Autonome de Dakar, figure montante du parti et fidèle compagnon de route du Premier ministre. Dans une déclaration publiée sur Facebook, il a tenu à clarifier sa position :
« Je ne me sens nullement concerné politiquement par tout ce qui se fait en dehors de Pastef. Mon périmètre et mon horizon politiques se limitent uniquement à Ousmane Sonko. »
Une prise de position sans équivoque qui, selon plusieurs observateurs, illustre la cristallisation d’alliances internes au sein du pouvoir issu du Pastef. Si certains responsables cherchent encore à minimiser la portée de cette divergence, d’autres redoutent une véritable fracture institutionnelle entre la Présidence et la Primature.
Pour l’heure, ni le président Bassirou Diomaye Faye ni le Premier ministre Ousmane Sonko n’ont publiquement réagi à la sortie de leur proche collaborateur. Mais cette séquence politique met déjà à l’épreuve la solidarité gouvernementale et pose une question cruciale : la « gouvernance à deux têtes » peut-elle résister à la pression des ambitions internes et des divergences stratégiques ?
La rédaction de la SENTV.info