Crise sociale dans la Justice : les syndicats dénoncent un désengagement de l’État et passent à l’offensive
SENTV : Un nouveau front social s’ouvre dans le secteur de la Justice. Ce jeudi, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) et l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (UNTJ) ont vertement dénoncé ce qu’ils qualifient de « trahison » du ministère de la Justice, après la publication d’un communiqué jugé provocateur et en rupture totale avec les engagements pris depuis 2018.
Dans leur déclaration conjointe, les deux syndicats dénoncent un « revirement aussi brutal qu’injustifiable » de la part des autorités ministérielles, estimant que ce communiqué vient « anéantir tout le processus de dialogue » amorcé avec les partenaires sociaux. Selon eux, le ministère vient ainsi briser la dynamique d’un apaisement fragile, construite au prix de longues négociations.
Le cœur du différend porte sur deux revendications centrales :
-
L’alignement des greffiers à la hiérarchie A2, une mesure statutaire inscrite dans les engagements de 2018 mais restée sans application ;
-
La création du corps des Agents de la Garde de l’Administration Pénitentiaire (AGP), engagée sans la formation préalable jugée indispensable par les syndicats.
Les représentants syndicaux affirment que ces engagements ont été validés par des textes officiels et ne sauraient être remis en question. Pour eux, la récente position du ministère reflète « un cynisme administratif et un mépris flagrant envers les travailleurs de la justice ».
« Nous ne sommes pas des marionnettes », écrivent-ils dans un communiqué au ton sans équivoque. Ils accusent l’administration de bloquer les carrières et de bafouer les droits des agents publics.
En réaction, l’alliance SYTJUST–UNTJ annonce une intensification immédiate de la mobilisation, avec un durcissement du mouvement social à venir dans les tribunaux et établissements pénitentiaires. Bien qu’aucun calendrier n’ait été dévoilé, les syndicats promettent de « poursuivre la lutte jusqu’à satisfaction intégrale des revendications légitimes des agents de justice ».
Un climat de tension sociale persistant
La crise actuelle s’inscrit dans un contexte plus large de grogne sociale au sein de plusieurs corps de la fonction publique. Dans la Justice, les mouvements successifs ont déjà perturbé l’activité des greffes, retardé les audiences et affecté la gestion pénitentiaire. Ce nouveau bras de fer risque d’envenimer davantage la situation.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du ministère de la Justice, mais l’ombre d’un conflit durable plane désormais sur les institutions judiciaires.
La rédaction de la SENTV.info