Crises sociales au Sénégal : Le collectif Noo Lank interpelle l’État et exige une gouvernance tournée vers le peuple

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SENTV : Dans un communiqué publié ce mercredi, le collectif citoyen Noo Lank a vigoureusement dénoncé la gestion actuelle des affaires sociales par les autorités sénégalaises. Face à une série de crises dans les secteurs de la santé, de la justice et de la formation, le mouvement alerte sur une gouvernance perçue comme sourde aux souffrances sociales et accuse l’État de gouverner « dans l’indifférence ».

L’indignation est particulièrement vive autour du décès du jeune Mor Seck, survenu à Yeumbeul dans des circonstances que le collectif qualifie de troubles et alarmantes. Selon les premières conclusions de l’autopsie relayées par Noo Lank, la mort du jeune homme serait consécutive à des coups infligés, impliquant directement des agents de police.

Le collectif exige l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante et la suspension sans délai des agents concernés, tout en promettant d’apporter un soutien actif à la famille de la victime. « L’impunité policière est un danger pour l’État de droit », affirme le communiqué, soulignant l’urgence de rétablir la confiance entre citoyens et forces de l’ordre.

Noo Lank élargit sa dénonciation à plusieurs fronts sociaux actuellement en tension :

  • Les médecins en spécialisation, réunis au sein du COMES, en lutte pour de meilleures conditions de travail et une reconnaissance institutionnelle. Le collectif leur apporte un soutien total et participera au sit-in prévu le 30 juin devant le ministère de la Santé.

  • Les étudiants de l’École nationale des travailleurs sociaux spécialisés (ENTSS), en grève illimitée pour le paiement de six mois de bourses. Le collectif y voit un mépris manifeste à l’égard d’une jeunesse formée pour servir les populations les plus vulnérables.

  • Les greffiers de justice, mobilisés pour une revalorisation de leur statut et de leurs conditions de travail, continuent leur grève, paralysant l’activité judiciaire dans plusieurs juridictions. Noo Lank demande au ministère de la Fonction publique de sortir de son « attentisme ».

L’analyse des derniers rapports d’exécution budgétaire est également au cœur des critiques. Le collectif pointe une affectation des ressources orientée vers les dépenses de prestige, au détriment des services publics essentiels. « Le contraste est saisissant : l’État dépense pour briller pendant que le peuple s’éteint », dénonce-t-il, en appelant à une réorientation urgente des priorités budgétaires vers la santé, l’éducation, la justice et la protection sociale.

Une gouvernance à repenser

Dans un appel ferme et sans équivoque, Noo Lank exige :

  • La prise en compte immédiate des revendications du COMES, de l’ENTSS et des greffiers ;

  • La fin de la politique du silence, qualifiée de « méprisante » ;

  • Une refondation de la gouvernance publique sur des bases éthiques, transparentes et équitables.

Une alerte citoyenne persistante

En conclusion de son communiqué, le collectif prévient : « L’inaction est une faute. Le mépris, une violence d’État. Le silence, une complicité. » Face aux tensions sociales croissantes, Noo Lank affirme rester mobilisé au côté des populations, appelant à une solidarité citoyenne pour bâtir un État social plus juste et responsable.

La rédaction de la SENTV.info 

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