Crue du fleuve Sénégal : Arounda, Yaféra et Golmy sous les eaux, l’État active son dispositif d’urgence à Bakel
SENTV : La montée des eaux du fleuve Sénégal, consécutive aux récents lâchers du barrage de Manantali, a provoqué des inondations dans trois villages du département de Bakel, dans l’est du pays. Les localités de Arounda, Yaféra et Golmy ont été touchées, a annoncé lundi le préfet Daouda Sène, lors d’un point de situation avec les autorités locales et les membres du comité départemental de gestion des inondations.
“À Arounda, c’est le collège et une école coranique qui ont été impactés. À Yaféra, trois maisons ont été inondées, tandis qu’à Golmy, c’est une grande concession qui a été envahie par les eaux”, a détaillé l’autorité administrative.
Un plan de riposte locale activé
Face à cette montée des eaux, des mesures d’urgence ont été déployées. Des sacs de sable ont été distribués dans les zones vulnérables pour freiner l’avancée des eaux. À Yaféra, l’une des familles sinistrées a pu être relogée temporairement à l’école élémentaire du village.
Dans un souci de sécurité, quarante gilets de sauvetage ont été mis à disposition des populations riveraines. Par ailleurs, une pirogue offerte par le Projet de résilience de développement communautaire dans la vallée du fleuve Sénégal (PRDC-VFS) a été mobilisée pour assurer le transport dans les zones inondées, notamment dans la commune de Ballou.
La Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE), représentée lors de la réunion, se veut rassurante. Selon ses experts, les débits des lâchers au niveau du barrage de Manantali sont en baisse, et une stabilisation de la situation est attendue dans les 48 heures.
En attendant, le préfet Sène a indiqué que des demandes d’assistance humanitaire ont été formulées en faveur des sinistrés, plaidant pour une réaction rapide des services concernés.
Le barrage de Manantali, situé au Mali, est un ouvrage stratégique de gestion des eaux du fleuve Sénégal, partagé entre plusieurs pays de la sous-région. Chaque année, les lâchers d’eau nécessaires à la production hydroélectrique et à l’irrigation provoquent parfois des crues en aval, notamment dans les régions orientales du Sénégal comme Bakel.
Alors que la saison des pluies touche à sa fin, la situation actuelle rappelle la vulnérabilité structurelle des zones riveraines, en particulier en matière d’aménagement hydraulique, d’alerte précoce et de relogement des populations à risque.
La rédaction de la SENTV.info
