SENTV : Cinq villages riverains de la commune de Ballou, dans le département de Bakel (région de Tambacounda), sont actuellement envahis par les eaux du fleuve Sénégal et de son affluent, la Falémé. Ces crues précoces et intenses ont plongé les localités de Khoughany, Golmy, Yaféra, Ballou et Aroundou dans une situation de crise humanitaire, contraignant plusieurs dizaines de familles à abandonner leurs maisons inondées.
Selon Cheikh Camara, maire de la commune de Ballou, ces localités figurent parmi les plus vulnérables à la montée annuelle des eaux, en raison de leur position géographique dans la vallée. « Les plus impactés, comme d’habitude, sont les villages de Khoughany, Golmy, Yaféra, Ballou et Aroundou. De nombreuses concessions sont aujourd’hui envahies, et les habitants se sont réfugiés dans les écoles », a-t-il déclaré lors d’un entretien téléphonique avec l’APS.
Les conséquences des inondations ne s’arrêtent pas là : les infrastructures vitales sont également touchées. Les forages de Khoughany et d’Aroundou, sources principales d’approvisionnement en eau potable pour la population, sont à l’arrêt. « Même la mairie n’est pas épargnée », a souligné l’élu local, visiblement inquiet de l’ampleur de la situation.
À cette période de l’année, la montée des eaux est un phénomène récurrent dans la vallée du fleuve Sénégal. Mais la crainte d’un scénario similaire, voire pire, que celui de l’année précédente hante les esprits. « J’ai peur que l’eau ne soit de la même hauteur ou plus que celle de l’année dernière », confie le maire, appelant à une intervention rapide des autorités étatiques et des partenaires humanitaires.
Face à l’urgence, Cheikh Camara plaide pour la mise à disposition immédiate de tentes afin de reloger les sinistrés dans des conditions dignes. « Il y a des terres fermes où les déplacer, mais nous n’avons pas de tentes. Il nous les faut maintenant », insiste-t-il.
Dans cette partie orientale du pays, les phénomènes climatiques extrêmes mettent chaque année à rude épreuve les capacités de résilience des populations rurales. Les inondations récurrentes, combinées à un déficit structurel d’infrastructures, exposent les communautés locales à une précarité croissante, rendant urgente une réponse coordonnée de l’État et des acteurs humanitaires.
La région de Tambacounda, notamment le département de Bakel, fait partie des zones les plus exposées aux inondations fluviales au Sénégal. Chaque hivernage, la crue du fleuve Sénégal et de ses affluents provoque des dégâts matériels importants, avec un impact direct sur l’habitat, l’agriculture et l’accès à l’eau potable.
La rédaction de la SENTV.info