SENTV : Le pape François s’est éteint ce matin à 7h35 dans sa résidence de la Domus Santa Marta, mettant fin à plus de dix années de pontificat marquées par une volonté inlassable de réforme, d’ouverture et de proximité avec les plus vulnérables. À l’annonce de son décès, les cloches des églises de Rome ont résonné dans toute la Ville éternelle. C’est le cardinal Kevin Farrell, camerlingue du Saint-Siège, qui a officialisé la nouvelle dans une déclaration lue depuis la chapelle où vivait le souverain pontife.
« À 7h35 ce matin, l’évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père », a-t-il sobrement déclaré, avant de rendre hommage à un pape qui « nous a appris à vivre les valeurs de l’Évangile avec fidélité, courage et amour universel. »
Un pontificat marqué par la simplicité et l’engagement social
Premier pape jésuite, premier pape issu d’Amérique latine, Jorge Mario Bergoglio, devenu François en mars 2013, avait profondément marqué l’Église par son style direct, son rejet des privilèges et ses positions audacieuses sur les migrants, l’écologie ou encore la réforme de la Curie. Il a également cherché à renforcer la place des laïcs et des femmes dans la vie ecclésiale, tout en affrontant la crise des abus sexuels avec un mélange d’écoute et de fermeté.
Conformément à ses souhaits, les obsèques du pape François se dérouleront selon un rite allégé, dans un esprit de sobriété. Le défunt souverain pontife avait exprimé le désir d’être inhumé à la basilique Sainte-Marie-Majeure, qu’il affectionnait particulièrement.
Le cardinal Farrell, administrateur temporaire du Saint-Siège
Dès la mort d’un pape, le droit canon entre dans une phase particulière appelée Sede Vacante. Durant cette période, le pouvoir spirituel et administratif du Saint-Siège est suspendu, à l’exception des fonctions strictement temporaires et techniques confiées au camerlingue, en l’occurrence le cardinal Kevin Farrell, 77 ans.
Originaire d’Irlande, ancien évêque de Dallas et préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, le cardinal Farrell est un proche du pape François, dont il a soutenu les orientations pastorales et réformatrices. Il devient ainsi le gestionnaire de l’intérim pontifical. Son rôle sera strictement administratif : organiser les obsèques, convoquer les congrégations générales des cardinaux et fixer la date d’ouverture du conclave.
Selon les règles en vigueur, le conclave chargé d’élire le successeur de François doit s’ouvrir entre le 15ᵉ et le 20ᵉ jour suivant le décès. L’inhumation, quant à elle, devra intervenir entre le 4ᵉ et le 6ᵉ jour.
Un rôle central mais limité
Le camerlingue ne peut ni modifier la ligne doctrinale de l’Église, ni nommer des évêques ou des cardinaux. Il veille cependant à la continuité logistique du Vatican. Autrefois, il appartenait au camerlingue de confirmer la mort du pape en le frappant symboliquement sur le front avec un petit marteau d’argent. Cette tradition a été abandonnée, mais son rôle de « gardien de la transition » reste essentiel dans l’équilibre du Saint-Siège.
À la tête d’un Vatican en deuil, le cardinal Farrell s’apprête à diriger une période délicate, entre recueillement, organisation des funérailles et préparation du conclave. Dans les coulisses, la réflexion s’amorce déjà : quel successeur poursuivra l’élan donné par François, tout en répondant aux défis inédits d’une Église en mutation ?