Depuis Paris, Barthélémy Dias attaque frontalement Ousmane Sonko : « Le premier problème du Sénégal, c’est lui »

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SENTV : Une nouvelle passe d’armes verbale éclate au sommet de l’espace politique sénégalais. Depuis la capitale française, Barthélémy Dias, ancien maire de Dakar et figure centrale de l’opposition, a décoché de violentes critiques à l’encontre du Premier ministre Ousmane Sonko, l’accusant de « déstabiliser l’État » et de compromettre l’équilibre des institutions.

Invité sur le plateau de TV5 Monde Afrique, l’ex-édile a dénoncé ce qu’il qualifie de « confusion des rôles au sommet de l’exécutif » et fustigé l’influence jugée excessive du chef de gouvernement au sein du duo présidentiel formé avec Bassirou Diomaye Faye.

Une attaque frontale aux allures de règlement de comptes

« Le premier problème du Sénégal aujourd’hui, c’est ce Premier ministre qui confond pomme de terre à Angleterre », a lancé Barthélémy Dias avec ironie, allusion moqueuse à une prétendue faute linguistique d’Ousmane Sonko. Derrière la boutade, le message est clair : l’ancien maire de Dakar pointe un manque de rigueur dans l’exercice de la fonction gouvernementale.

Mais l’attaque va bien au-delà du style personnel. Selon Barthélémy Dias, Sonko serait le symptôme d’un double dysfonctionnement au sommet de l’État : d’un côté, un Premier ministre trop omniprésent, de l’autre, un président affaibli dans son autorité. « Si Sonko critique tout et gouverne tout, alors que fait le président ? » a-t-il lancé, mettant en cause l’équilibre institutionnel voulu par la Constitution.

Une rivalité politique persistante

La tension entre les deux hommes ne date pas d’hier. Leur rivalité est bien connue, et Barthélémy Dias l’a ravivée en rappelant sa révocation controversée de la mairie de Dakar en avril 2025, une décision qu’il impute en filigrane à l’influence du Premier ministre. « Ceux qui ont braqué la mairie de Dakar, ils le paieront politiquement », a-t-il martelé, dénonçant ce qu’il considère comme un détournement du vote des Dakarois.

Plus incisif encore, Dias a menacé de s’opposer fermement à un éventuel retour de Sonko à l’Assemblée nationale, si ce dernier devait quitter la Primature :

« Moi, je retournerai à l’Assemblée. Et s’il y retourne aussi, nous allons le sortir. Nous organiserons un 23 juin bis », a-t-il averti, faisant référence aux grandes manifestations populaires de 2011 qui avaient infléchi la trajectoire du régime Wade.

Une fracture politique qui interroge

Ces déclarations interviennent dans un climat politique marqué par des tensions internes croissantes au sein de la majorité issue de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Si Barthélémy Dias ne fait plus partie du gouvernement, sa voix reste influente dans certains cercles de l’opposition et auprès d’une partie de la société civile critique à l’égard de la gouvernance actuelle.

La virulence de ses propos pourrait également refléter un malaise plus profond au sein de la coalition Diomaye-Sonko, dont les dynamiques de pouvoir sont encore mal définies. Alors que le gouvernement peine à faire décoller ses premières réformes, des critiques émergent sur la cohabitation institutionnelle entre le président et son chef de gouvernement, aux visions parfois dissonantes.

Pour l’heure, ni le Premier ministre Ousmane Sonko ni la Présidence de la République n’ont officiellement réagi à cette sortie médiatique musclée. Mais dans les coulisses du pouvoir, les lignes pourraient bouger.

La rédaction de la SENTV.info

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