Depuis Rebeuss, Moustapha Diakhaté dénonce une « prise d’otage politique » et rejette toute liberté provisoire

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SENTV : À quelques jours de la reprise de son procès, prévue le mercredi 23 juillet, l’ancien député Moustapha Diakhaté, incarcéré à la prison de Rebeuss, a livré un message au ton grave et résolument politique. Par la voix de ses conseils et via un communiqué transmis à la presse, l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar refuse catégoriquement toute offre de liberté provisoire, qu’il qualifie de « vernis juridique » destiné à masquer ce qu’il considère comme une dérive autoritaire.

Une prise de position radicale

« Je ne suis demandeur ni preneur d’aucune liberté provisoire. Je préfère mourir en prison que de participer à donner un vernis juridique à une prise d’otage politique, avec la complicité de magistrats carriéristes et soumis », a-t-il déclaré depuis sa cellule.
Ce message, adressé notamment à son avocat Me El Hadj Diouf, à ses proches et à ses soutiens politiques, tranche avec les démarches habituelles des détenus politiques ou poursuivis dans des affaires sensibles.

Un discours de défiance assumé

Moustapha Diakhaté, ancien collaborateur du président Macky Sall avant de prendre ses distances en 2019, a été arrêté dans un contexte de tensions politiques persistantes et d’épuration au sein de l’ancien régime. Il fait actuellement l’objet de poursuites pour « atteinte à la sûreté de l’État » et « appels à l’insurrection », selon les chefs d’accusation retenus par le parquet de Dakar.

Son refus de solliciter une liberté provisoire s’accompagne d’un appel clair à ses proches : « Je demande à mes parents, amis et camarades de s’abstenir de demander une autorisation de visite à mes ravisseurs du parquet de Dakar. »

Une stratégie de résistance politique

Cette posture, bien que radicale, s’inscrit dans une stratégie plus large de résistance politique. À travers ses mots, Moustapha Diakhaté entend se poser en victime d’un système judiciaire « instrumentalisé », et envoyer un signal de fermeté à ses partisans. Plusieurs observateurs y voient un positionnement assumé en vue d’un éventuel retour sur la scène politique, ou d’une réhabilitation future dans l’opinion.

L’avocat El Hadj Diouf, contacté par la presse, a confirmé avoir transmis les déclarations de son client tout en réaffirmant son attachement au respect des procédures judiciaires en vigueur. Il s’est refusé à tout commentaire supplémentaire, soulignant qu’il « respecte la volonté de son client, aussi extrême soit-elle. »

Prochain rendez-vous : le 23 juillet

Le procès, qui avait été renvoyé à la demande de la défense, reprendra ce mercredi 23 juillet au tribunal de grande instance de Dakar. La présence de plusieurs figures politiques de l’opposition est attendue dans la salle d’audience, dans un climat qui s’annonce tendu.

Moustapha Diakhaté, fidèle à sa ligne, entend faire de cette comparution un espace de contestation contre ce qu’il nomme « la dérive des institutions judiciaires sous influence politique ».

La rédaction de la SENTV.info 

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