SENTV : Le débat sur la « dette cachée » du Sénégal, estimée à environ 7 milliards de dollars, suscite une vive tension entre le pays et le Fonds monétaire international (FMI). Dans une tribune largement diffusée, le juriste et militant Alioune Tine a lancé un virulent réquisitoire contre le retard pris par le Conseil d’administration du FMI dans le décaissement des fonds attendus.
Depuis la révélation du rapport de la Cour des comptes en février 2025, selon lequel le niveau réel de la dette publique sénégalaise a été sous-estimé, les autorités sénégalaises attendent que le FMI tranche rapidement.
Or, le Conseil d’administration de l’institution internationale semble hésiter entre deux options : accorder une dérogation spéciale pour ne pas exiger un remboursement sur des montants déboursés sur la base de données erronée, ou au contraire réclamer un remboursement de ces sommes. Cette indécision est source de frustration au Sénégal, où l’on perçoit une lenteur calculée dans l’activation de l’aide promise.
« Il faut arrêter maintenant, les manœuvres qui retardent le décaissement du FMI », tonnait Alioune Tine dans sa tribune. Il appelle les administrateurs de l’institution à débloquer rapidement les ressources afin de permettre au Sénégal « d’accéder dans les meilleures conditions à la voie de l’émergence et de la prospérité ».
Tine rappelle que le gouvernement actuel affiche une volonté affirmée de transparence dans la gestion des finances publiques — et avertit que la lenteur du FMI pourrait décourager les États africains qui tentent de renforcer leurs institutions démocratiques. Pour lui, l’attente n’est pas neutre : « Nous invitons le Conseil d’administration du FMI à décaisser rapidement l’argent », insiste-t-il, pointant une responsabilité forte de l’institution dans la stabilité du partenariat.
La rédaction de la SENTV.info