SENTV : Le Fonds monétaire international (FMI) est prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans sa coopération avec le Sénégal. Dans un entretien accordé à L’Observateur, Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal, a confirmé le lancement officiel des négociations en vue d’un nouveau programme financier, rompant définitivement avec l’ancien cadre suspendu depuis plus d’un an.
« Les autorités sénégalaises ne souhaitent pas reconduire l’ancien programme. Elles veulent un accord distinct, aligné sur les priorités actuelles », a précisé Gemayel, soulignant une volonté partagée de repenser les objectifs économiques et les réformes structurelles clés. Une délégation du FMI est attendue à Dakar la semaine prochaine pour approfondir ces discussions.
Cette reprise des pourparlers intervient après 17 mois de gel des décaissements, une période qualifiée de « difficile » par le représentant du FMI. Le climat s’est apaisé avec la clôture du dossier explosif du “misreporting”, relatif à une dette non déclarée aux services du FMI, qui avait ébranlé la confiance entre l’institution et l’État sénégalais.
Trois audits – ceux de l’Inspection générale des finances (IGF), de la Cour des comptes, et du cabinet Mazars – ont permis de clarifier les responsabilités et de rétablir la transparence exigée par les accords financiers.
L’affaire du “misreporting” n’a pas seulement provoqué un électrochoc à Dakar. Elle a également conduit le FMI à lancer une révision de ses propres procédures de vérification et de contrôle. « Nous menons une analyse interne approfondie, en parallèle d’un audit externe indépendant. L’objectif est clair : éviter qu’un tel dysfonctionnement ne se reproduise, ni ici ni ailleurs », a assuré Edward Gemayel.
Ce mea culpa institutionnel illustre une volonté de renforcer les mécanismes de surveillance, mais aussi de rétablir la crédibilité du partenariat FMI-États membres, dans un contexte international de méfiance croissante envers les institutions financières multilatérales.
Le FMI se montre désormais ouvert et disponible, prêt à accompagner le Sénégal dans le déblocage de nouveaux financements, essentiels pour relancer l’économie nationale et soutenir les réformes post-transition. « Il n’y a pas de tabou, pas de restrictions », a insisté Gemayel, laissant entrevoir une négociation plus souple, mais toujours encadrée par les exigences de bonne gouvernance et de transparence.
La rédaction de la SENTV.info