Dialogue du 28 mai : La République des Valeurs dénonce une mise en scène politique et refuse d’y prendre part
SENTV : À trois semaines de la rencontre nationale convoquée par le président de la République, le parti République des Valeurs/Réewum Ngor (RV), dirigé par Thierno Alassane Sall, rejette fermement l’invitation au dialogue, dénonçant une manœuvre politique sans garantie de sincérité.
Dans un communiqué rendu public ce week-end, Thierno Alassane Sall (TAS) et ses camarades ont annoncé leur non-participation au dialogue national prévu pour le 28 mai 2025. Selon eux, « les conditions d’un dialogue véritable ne sont pas réunies », et la démarche du chef de l’État s’apparente davantage à une « opération de communication politique » qu’à une volonté réelle de refonder les bases institutionnelles du pays.
La République des Valeurs critique la nature unilatérale de l’initiative présidentielle, qu’elle considère comme biaisée dès sa conception. « Les conclusions semblent déjà écrites par le régime », accuse TAS, qui dénonce une instrumentalisation du dialogue au profit du pouvoir en place.
Le parti rappelle que le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, avait pourtant signé le Pacte de bonne gouvernance démocratique, issu des Assises nationales et des recommandations de la CNRI (Commission nationale de réforme des institutions). Ce document, également soutenu par d’autres candidats à la présidentielle, prône des réformes majeures : indépendance de la justice, équilibre des pouvoirs, transparence dans la gestion publique et renforcement du rôle de l’opposition.
Pour TAS, ces engagements sont aujourd’hui piétinés. « Les pratiques actuelles du pouvoir — décisions opaques, atteintes à la liberté d’expression, violences verbales du Premier ministre, magouilles parlementaires — vont à l’encontre de l’esprit du Pacte », affirme la formation politique.
Malgré ce rejet, la République des Valeurs ne ferme pas la porte à un dialogue national. « Nous restons ouverts à toute initiative sincère, axée sur les véritables priorités nationales : économie, équité, éducation, santé, mise en œuvre du Pacte de bonne gouvernance démocratique », conclut le communiqué.
Cette prise de position s’ajoute à un climat politique toujours tendu, où la confiance entre pouvoir et opposition reste fragile, malgré les promesses de rupture et de gouvernance vertueuse portées par le nouveau régime.
La rédaction de la SENTV.info