Dialogue national : l’AFP confirme sa participation dès le 28 mai, mais fixe ses conditions
SENTV : Réunie à Dakar, l’Alliance des Forces de Progrès acte son retour dans l’arène du dialogue national, tout en posant des exigences pour garantir la crédibilité des discussions.
Dans un contexte politique marqué par les incertitudes post-électorales et les appels à l’apaisement, l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) a annoncé, par le biais d’un communiqué officiel, sa participation au dialogue national qui s’ouvrira le 28 mai 2025, à l’initiative du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Toutefois, l’engagement du parti ne sera pas sans réserves ni exigences, comme l’ont précisé ses responsables.
Réunie le 15 mai 2025, sous la présidence de son nouveau Secrétaire général Mbaye Dione, la Direction collégiale de l’AFP a consacré une large part de ses travaux à l’analyse de la situation politique nationale et aux perspectives ouvertes par le lancement de ce dialogue.
Selon les termes du communiqué consulté par Sud Quotidien, l’AFP conditionne sa participation à une méthodologie transparente et inclusive : « Le dialogue national doit être un espace d’expression libre et équilibrée, où toutes les sensibilités politiques, sociales et citoyennes auront leur mot à dire. Il ne saurait être une simple tribune de légitimation. »
Un congrès de transition et de reconnaissance
Cette décision stratégique intervient dans la foulée du 3e Congrès ordinaire du parti, tenu le 26 avril 2025, salué comme un succès d’organisation et de mobilisation. L’événement, à forte charge symbolique, a marqué le retrait de Moustapha Niasse de la direction active du parti, après plus de cinq décennies de vie politique, dont plusieurs aux plus hauts sommets de l’État.
L’AFP a tenu à rendre un hommage appuyé à son fondateur, saluant « la sagesse, la vision et l’engagement constant » de celui qui fut président de l’Assemblée nationale, ministre d’État, et candidat à l’élection présidentielle. Les témoignages en son honneur ont dominé les temps forts du congrès, tandis que Mbaye Dione prenait officiellement les rênes de la formation progressiste.
Cap sur le dialogue, avec vigilance
Dans un paysage politique en pleine recomposition, l’AFP affiche donc une posture de vigilance constructive. Si le parti se dit « prêt à contribuer à la réussite du dialogue national », il appelle à des garanties fermes quant au respect de la diversité des opinions, à l’autonomie du processus et à la prise en compte des conclusions finales.
L’AFP entend notamment aborder les réformes institutionnelles, la gouvernance démocratique, et les questions économiques et sociales, dans un esprit de consensus mais sans compromis sur les principes.
Un test pour le pouvoir en place
La participation de l’AFP, formation membre historique de l’opposition mais partenaire à divers moments de la mouvance présidentielle, constitue un soutien de poids au processus de dialogue voulu par le président Diomaye Faye. Elle met également à l’épreuve la capacité du nouveau pouvoir à conduire un débat réellement pluraliste, dans un pays encore marqué par les tensions de la transition politique de mars 2024.
Le rendez-vous du 28 mai s’annonce ainsi comme un moment décisif pour jauger de la volonté des forces vives du pays à travailler collectivement à la refondation démocratique et à l’unité nationale.
La rédaction de la SENTV.info
