SENTV : Muhammadu Buhari, figure majeure de la vie politique nigériane et ancien président du pays à deux reprises – d’abord en uniforme dans les années 1980, puis en civil de 2015 à 2023 – est décédé ce dimanche à l’âge de 82 ans dans une clinique londonienne, a annoncé son ancien porte-parole, Garba Shehu.
« La famille de l’ancien président a annoncé le décès de Muhammadu Buhari cet après-midi à Londres », a-t-il publié sur X (anciennement Twitter), sans fournir plus de précisions sur les causes exactes du décès.
Un parcours traversé par l’histoire mouvementée du Nigeria
Né le 17 décembre 1942 à Daura, dans l’État de Katsina, au nord du Nigeria, Buhari rejoint l’armée très jeune. Il s’impose sur la scène nationale lors du coup d’État de décembre 1983 qui le propulse à la tête du pays comme chef de la junte militaire. Connu à l’époque pour sa gouvernance austère et son slogan « War Against Indiscipline », il est renversé moins de deux ans plus tard, en août 1985.
Trois décennies plus tard, il revient sur le devant de la scène en remportant les élections présidentielles de 2015 sous la bannière du Congrès des progressistes (APC), devenant ainsi le premier opposant à battre un président sortant par les urnes dans l’histoire du pays. Il est réélu en 2019 pour un second mandat.
Durant ses huit années au pouvoir, Buhari a été confronté à des défis majeurs : l’insécurité persistante liée aux groupes djihadistes dans le nord-est, une économie fortement dépendante du pétrole, et une lutte contre la corruption qu’il avait érigée en priorité, mais dont les résultats sont restés mitigés.
Des années de santé fragile et de séjours prolongés à Londres
La santé du président Buhari avait fait l’objet de spéculations récurrentes durant son second mandat, alimentées par ses nombreux séjours médicaux à Londres. S’il n’avait jamais rendu public le détail de ses problèmes de santé, ces absences prolongées avaient souvent alimenté les rumeurs et les critiques à Abuja.
Depuis la fin de son mandat en mai 2023, l’ex-président s’était retiré de la vie publique et résidait en partie au Royaume-Uni.
Hommages nationaux attendus
Le gouvernement nigérian n’a pas encore publié de communiqué officiel, mais des réactions commencent à affluer de toutes parts. Plusieurs responsables politiques de premier plan, y compris des figures de l’opposition, ont salué la mémoire d’un homme « rigoureux, patriote et profondément attaché à l’unité du Nigeria ».
Des cérémonies officielles devraient être annoncées dans les prochaines heures, tandis que les regards se tournent vers Daura, ville natale de l’ancien président, où un hommage populaire pourrait être organisé.
La rédaction de la SENTV.info