Énergie : Le Sénégal entre dans l’ère gazière avec sa première exportation depuis le port de Dakar
SENTV : C’est un tournant économique et énergétique historique que vient de franchir le Sénégal. Cette semaine, le tout premier navire transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) a quitté les quais du Port autonome de Dakar, marquant symboliquement l’entrée du pays dans le cercle restreint des exportateurs de gaz.
L’annonce a été rendue publique samedi par Waly Diouf Bodian, directeur général du Port, via une publication sur ses réseaux sociaux. « Le premier bateau de gaz vient de quitter le port de Dakar. Une page d’histoire se tourne », a-t-il écrit, non sans glisser une remarque ironique adressée à ses détracteurs : « Ceux que cette information fâche peuvent prendre un antidépresseur et aller se coucher. »
Un événement industriel structurant
Cette exportation constitue la première opération concrète issue des projets gaziers structurants que sont Greater Tortue Ahmeyim (GTA) – en partenariat avec la Mauritanie – et Yakaar-Teranga, situés au large des côtes sénégalaises. Ces projets, développés en collaboration avec des majors du secteur comme BP et Kosmos Energy, sont appelés à transformer l’économie nationale dans les prochaines années.
L’exportation de ce premier volume de gaz intervient après plusieurs mois de préparations techniques, d’accords logistiques et de tests de sécurité, notamment au niveau de l’infrastructure du port, adaptée pour l’occasion.
Un enjeu géopolitique et économique
Le Sénégal entend désormais s’imposer comme un pôle énergétique en Afrique de l’Ouest, dans un contexte mondial marqué par une transition vers des énergies moins polluantes. Si les prévisions sont respectées, les revenus issus du gaz pourraient représenter plusieurs milliards de dollars sur la prochaine décennie, selon des estimations de la Banque africaine de développement (BAD).
Le président Bassirou Diomaye Faye, qui a hérité de ce dossier stratégique, a affirmé vouloir une gestion rigoureuse et transparente des ressources naturelles, promettant que « le gaz sénégalais servira d’abord les intérêts des Sénégalais ».
Une communication politique sous tension
La sortie du DG du port, membre du parti au pouvoir Pastef, n’est pas passée inaperçue. Son ton sarcastique à l’endroit de l’opposition a suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux. Si certains saluent un « franc-parler assumé », d’autres y voient une « posture clivante » à éviter à l’heure des grandes réformes nationales.
Malgré cela, l’événement reste éminemment technique et stratégique : il consacre plusieurs années d’investissement, de négociation internationale et d’efforts logistiques, positionnant le Sénégal comme un futur acteur énergétique de premier plan dans la région.
La rédaction de la SENTV.info
