Farba Ngom contre-attaque : plaintes déposées pour diffamation et injures contre Walf Quotidien et Meïssa Babou
SENTV : L’affaire prend une tournure judiciaire. Le député-maire des Agnam, Farba Ngom, actuellement sous mandat de dépôt, a lancé une offensive juridique contre le journal Walf Quotidien et l’économiste Meïssa Babou, les accusant respectivement de diffamation et injures publiques.
Selon des sources proches du dossier, confirmées par Les Échos, deux plaintes distinctes ont été introduites par ses avocats : l’une adressée au procureur de la République, l’autre déposée auprès de la Division spéciale de la cybersécurité (DSC).
Au cœur du contentieux, un article publié dans Walf Quotidien en date du 13 octobre 2025, qui évoque les soupçons pesant sur Farba Ngom dans le cadre de son incarcération. Le journal y affirme que le député serait, via les sociétés Woodrose Investment et SF-Farms, propriétaire de 251 parcelles issues de lotissements, de 29 titres fonciers dans la commune de Ngor-Almadies, ainsi que de terrains à l’étranger, notamment au Burkina Faso, au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo.
Des allégations que l’élu juge « infondées, tendancieuses et gravement préjudiciables à sa réputation », selon le libellé de la plainte. Il cible directement le journaliste Salif Ka et le directeur de publication Seyni Diop, les tenant pour responsables de la diffusion de ces informations qu’il conteste vigoureusement.
Dans un second volet, l’économiste Meïssa Babou est également poursuivi pour avoir tenu des propos à charge à la suite de la publication de l’article. Intervenant dans un média pour commenter l’affaire, il aurait déclaré :
« Ils ont choisi la facilité non pas dans l’éthique mais dans la magouille et des détournements… C’est de l’enrichissement illicite ».
Des déclarations perçues par la défense de Farba Ngom comme un préjugé de culpabilité, constituant une atteinte à la présomption d’innocence, doublée d’une injure publique.
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte marqué par des arrestations de figures politiques, des accusations de malversations foncières et un regain de tensions entre responsables publics et médias. Farba Ngom, réputé proche de l’ancien président Macky Sall, est considéré comme l’une des cibles d’enquêtes élargies autour de la gestion du foncier et de l’enrichissement présumé de certains anciens dignitaires.
Sa défense s’organise parallèlement pour demander la mainlevée de son mandat de dépôt devant la juridiction suprême, estimant que sa détention préventive est infondée.
L’affaire relance également le débat sur les limites de la liberté d’expression et de la critique publique, notamment lorsque celles-ci touchent des personnalités mises en cause judiciairement. Elle interroge sur la responsabilité des journalistes face à des informations sensibles, ainsi que sur les propos tenus par des experts dans les médias.
La rédaction de Walf Quotidien, pour sa part, n’a pas encore réagi officiellement. Meïssa Babou, quant à lui, a indiqué assumer ses propos, tout en se réservant le droit de répondre sur le plan judiciaire.
La rédaction de la SENTV.info