Farba Ngom frôle le drame au Pavillon spécial : une urgence médicale ravive les critiques sur la détention des malades graves
SENTV : La nuit a été longue et éprouvante pour Farba Ngom. Le député-maire des Agnam, en détention au Pavillon spécial de l’Hôpital Aristide Le Dantec, a été victime d’un malaise sérieux ayant nécessité une évacuation en urgence vers l’Hôpital Principal de Dakar. Une nouvelle alerte qui relance avec acuité le débat sur les conditions de détention des personnes gravement malades.
Selon les informations de L’Observateur, confirmées par son avocat Me Baboucar Cissé, l’intervention s’est déroulée dans la précipitation la plus totale, dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 septembre. Le diagnostic des médecins évoque un épisode critique, avec un risque réel de « mort subite nocturne », selon les termes utilisés dans l’un des rapports médicaux transmis à la justice.
Plus inquiétant encore, plusieurs expertises médicales – notamment celles de trois professeurs de médecine sollicités par les autorités judiciaires – ont établi que l’état de santé de Farba Ngom est « incompatible avec un maintien en détention ». Une conclusion grave, déjà mentionnée à plusieurs reprises dans les procédures récentes, mais restée sans suite effective jusqu’ici.
Le Pavillon spécial, censé assurer un minimum de suivi pour les détenus souffrants, montre une nouvelle fois ses limites. Avec les travaux de rénovation de l’hôpital Le Dantec, la structure se retrouve dépourvue de ressources suffisantes. L’évacuation d’urgence de Farba Ngom s’ajoute à une série d’alertes similaires survenues ces derniers mois, qui mettent en lumière un système en tension constante, incapable de garantir des soins dignes aux détenus vulnérables.
Après avoir reçu les premiers soins et avoir été stabilisé, Farba Ngom a été reconduit au Pavillon spécial, sous haute surveillance. Toutefois, l’événement a semé le trouble au sein de son entourage politique et relancé les appels en faveur d’une mesure de liberté provisoire ou d’un aménagement de peine, invoquant l’impératif de santé publique.
Cette affaire n’est pas sans rappeler d’autres cas récents qui ont suscité une vive émotion au sein de l’opinion publique, où la frontière entre justice pénale et droit à la santé semble parfois dangereusement floue.
Alors que la polémique enfle, une question de fond demeure : jusqu’où peut-on maintenir en détention des individus dont la vie est médicalement en danger ? Pour l’heure, les autorités judiciaires ne se sont pas officiellement prononcées sur une éventuelle révision du statut carcéral de Farba Ngom.
La rédaction de la SENTV.info