Féminicide à Koumpentoum : une dispute domestique vire au drame à Sinthiou Boye

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SENTV : Le calme apparent du village de Sinthiou Boye, situé dans la commune de Kahène (département de Koumpentoum, région de Tambacounda), a été brisé dimanche dernier par un crime d’une extrême violence. S. Kâ, un homme âgé d’une quarantaine d’années, a été interpellé par la gendarmerie pour le meurtre de son épouse, Mariama Bâ, tuée à coups de hache à leur domicile.

Selon les informations rapportées par L’Observateur, les faits se sont déroulés dans l’après-midi, à la suite d’une altercation conjugale liée… à l’absence du déjeuner. De retour des champs et irrité de ne pas trouver le repas prêt, le suspect aurait violemment perdu son sang-froid. Une dispute éclate. Elle se termine dans l’horreur : l’homme aurait asséné plusieurs coups de hache à la tête de sa compagne, avant de l’abandonner grièvement blessée.

Touchée à la tête, Mariama Bâ succombe à ses blessures alors qu’elle était en cours d’évacuation vers le poste de santé de la localité. Pendant ce temps, l’auteur présumé tente de prendre la fuite. Informés à temps, les éléments de la brigade de gendarmerie de Koumpentoum mettent en place un dispositif rapide qui permet d’interpeller S. Kâ alors qu’il tentait de se diriger vers la Gambie, selon les autorités locales.

Le mis en cause a été placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet du tribunal de grande instance de Tambacounda, où il devra répondre de ses actes. Une autopsie du corps de la victime a été ordonnée et confiée au centre hospitalier régional.

Cet homicide relance une fois de plus la question de la lutte contre les violences conjugales en milieu rural, où le manque d’accès à la justice, la précarité économique et le poids des traditions rendent les femmes particulièrement vulnérables. Dans ce cas précis, le mobile dérisoire du crime – un repas non préparé – souligne l’ampleur du déséquilibre des rapports de pouvoir dans certains foyers, où la violence reste un mode d’expression toléré ou banalisé.

Des voix s’élèvent déjà au sein de la société civile pour que des campagnes de sensibilisation et des mécanismes d’alerte soient renforcés dans les zones reculées. Si ce féminicide choque, il n’est malheureusement pas un cas isolé dans un pays où les statistiques sur les violences domestiques sont sous-évaluées faute de dénonciations systématiques.

Le Sénégal, bien que doté d’un arsenal juridique réprimant les violences basées sur le genre, peine à faire appliquer certaines mesures dans les zones rurales. Les acteurs communautaires, chefs religieux et responsables locaux ont un rôle crucial à jouer dans la prévention des drames familiaux et la promotion d’une culture de la non-violence.

La rédaction de la SENTV.info 

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