Fièvre de la Vallée du Rift à Matam : le ministre Ibrahima Sy lance une riposte coordonnée pour éviter l’embrasement

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SENTV : Après la confirmation de sept cas de fièvre de la Vallée du Rift dans la région de Matam, dont deux décès, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ibrahima Sy, a pris les devants. En déplacement dans le nord du pays, il a annoncé la mise en œuvre d’un plan de riposte multisectoriel articulé autour de la stratégie du « tir groupé », visant à freiner la propagation de cette maladie virale zoonotique transmise par les moustiques.

« Il faut fédérer toutes les forces locales autour d’une réponse commune et adaptée. C’est le sens du tir groupé : une coordination rigoureuse, une évaluation fine des risques, et une exécution rapide », a déclaré le ministre lors d’un Comité régional de développement (CRD) tenu samedi à Matam.

Le ministère de la Santé cible en priorité les districts de Thilogne, Kanel, Matam et Ranérou, identifiés comme épicentres de l’épidémie naissante. Les premiers cas humains sont survenus dans ces zones à la suite de contacts directs avec des animaux infectés, ou de piqûres de moustiques porteurs du virus.

Le plan d’action comprend six axes majeurs :

Prise en charge médicale rapide des cas détectés

Surveillance épidémiologique renforcée

Campagne de lutte anti-vectorielle, incluant la pulvérisation et l’élimination des gîtes larvaires

Vaccination du bétail, réservoir principal du virus

Communication de crise et sensibilisation communautaire

Renforcement des capacités des structures de santé régionales

« La région ne dispose pas encore d’un Centre de traitement des épidémies (CTE), mais des dispositifs alternatifs sont en train d’être mis en place pour isoler les cas graves et éviter toute saturation des structures existantes », a précisé Ibrahima Sy.

La fièvre de la Vallée du Rift (FVR), souvent méconnue du grand public, est une zoonose virale qui affecte d’abord les animaux — principalement les ruminants — mais peut se transmettre à l’homme, notamment via les fluides corporels d’animaux infectés, la manipulation de viande contaminée ou les piqûres de moustiques du genre Aedes.

Les symptômes chez l’homme varient de formes bénignes pseudo-grippales à des complications hémorragiques ou neurologiques, potentiellement mortelles. Le taux de létalité est estimé entre 1 et 10 % selon les cas.

L’élevage au cœur de la stratégie de prévention

Le ministre a souligné que la vaccination animale est un maillon central de la réponse, dans une région fortement dépendante de l’élevage et des transhumances. Les mouvements de troupeaux, les abattages clandestins et le manque d’hygiène dans la manipulation des produits animaux augmentent considérablement les risques de transmission interespèces.

« Nous demandons aux éleveurs de collaborer pleinement avec les services vétérinaires. Le vaccin existe et peut sauver des vies, animales comme humaines », a rappelé Ibrahima Sy.

Le gouvernement mise également sur la responsabilisation des communautés locales pour freiner la circulation du virus. À cet effet, des agents de santé communautaires, des relais sociaux et des leaders religieux seront mobilisés pour diffuser les messages de prévention en langues locales.

« Comprendre les modes de transmission, c’est déjà se protéger. C’est un combat collectif que nous devons mener avec rigueur, mais aussi avec pédagogie », a insisté le ministre.

Encadré – Symptômes et prévention de la fièvre de la Vallée du Rift

Chez l’homme :

Fièvre, maux de tête, douleurs musculaires

Dans certains cas : saignements, encéphalite, atteinte oculaire

Transmission : piqûre de moustique, contact avec du sang ou tissus d’animaux infectés

Prévention :

Dormir sous moustiquaire imprégnée

Éviter le contact direct avec le bétail malade

Utiliser des équipements de protection lors de l’abattage

Faire vacciner les animaux dans les zones à risque

La rédaction de la SENTV.info

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