Finances publiques : Cheikh Diba reconnaît la pression sur la dette mais exclut toute restructuration

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SENTV : Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a dressé, hier à l’Assemblée nationale, un état des lieux sans complaisance de la situation budgétaire du Sénégal. À l’ouverture des séances plénières consacrées à l’examen du projet de loi de finances initiale (LFI 2026), il a admis que le pays traverse une période délicate marquée par un niveau d’endettement particulièrement élevé, tout en assurant que l’État dispose encore de marges de manœuvre pour y faire face.

Un besoin de financement record

Selon Cheikh Diba, les projections pour l’année 2026 exigent un effort colossal de mobilisation des ressources.

« Nous avons un besoin de financement de plus de 6 000 milliards de francs CFA. Nous sommes dans une situation difficile mais nous avons les moyens de la gérer », a-t-il déclaré.

Pour le ministre, cette phase critique nécessite une consolidation budgétaire ciblée, amorcée depuis plusieurs mois, afin de ramener progressivement les finances publiques dans la norme communautaire de l’UEMOA.

Il insiste sur le caractère stratégique de l’exercice 2026, qu’il qualifie d’« année de consolidation », au regard de l’évolution de la dette et de la trajectoire fiscale du pays.

Aucune restructuration de la dette envisagée

Réagissant aux spéculations sur une éventuelle opération de restructuration, Cheikh Diba a tenu à clarifier la position du gouvernement.

« La restructuration n’est pas à l’ordre du jour », tranche-t-il.

Le ministre affirme que le Sénégal privilégie pour l’heure des stratégies de refinancement adaptées, fondées sur une évaluation continue des indicateurs macroéconomiques et du coût d’opportunité des différentes options disponibles.

« Cela ne signifie pas que nous n’allons pas payer la dette, mais qu’il faut apprécier sur une période donnée les leviers possibles et décliner la meilleure stratégie », explique-t-il.

Recettes supplémentaires et stratégies ciblées

Pour renforcer sa capacité d’ajustement, le gouvernement mise également sur une mobilisation accrue des recettes internes. Cheikh Diba a rappelé l’importance du Programme de relance et de souveraineté (PRES), présenté comme un outil clé pour diversifier et sécuriser les ressources publiques.

Dans cette logique, certaines mesures fiscales sont en cours d’appréciation, notamment une hausse des taxations sur des produits « minutieusement ciblés », afin d’éviter une pression excessive sur les ménages tout en garantissant l’efficacité budgétaire.

Un message de résilience

Malgré la pression qui pèse sur les finances publiques, le ministre a affiché un discours de résilience et de pragmatisme. Son message vise à rassurer les parlementaires comme les partenaires économiques : le Sénégal traverse une zone de tension financière, mais demeure en mesure de préserver sa crédibilité et d’assurer le service de la dette.

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