Fonction publique : 16 000 agents dénoncent un « manquement grave » sur l’indemnité de logement et interpellent Sonko

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SENTV : Une nouvelle fronde gronde au sein de l’administration publique sénégalaise. Ce sont quelque 16 000 agents de la Fonction publique qui réclament, avec fermeté, le versement de l’indemnité de logement qui leur avait pourtant été accordée par le biais de la loi de finances rectificative (LFR) adoptée en juin 2025 et promulguée par le chef de l’État.

Réunis au sein du Collectif interministériel des agents de l’Administration sénégalaise (CIAAS), ces fonctionnaires dénoncent un « retard incompréhensible et injustifié » dans l’application effective de cette mesure sociale, pourtant actée et inscrite dans leurs bulletins de salaire du mois de juillet.

« À notre grande surprise, après réception des bulletins de salaire de ce mois par la Direction de la solde, l’indemnité n’a pas été versée », s’indigne Oumar Dramé, coordonnateur du CIAAS, dans une déclaration relayée par Le Quotidien.

Le collectif demande un décaissement immédiat via une émission spéciale avant le 5 août 2025, et appelle à une réaction rapide du gouvernement. Une exigence d’autant plus forte que cette indemnité représente, pour nombre de fonctionnaires exclus jusque-là du dispositif, une mesure d’équité attendue de longue date.

Au-delà de l’aspect financier, le CIAAS évoque aussi une question de crédibilité politique. Oumar Dramé rappelle ainsi l’engagement solennel pris par le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de la signature du Pacte de stabilité sociale pour un développement inclusif et durable, le 1er mai dernier.

Ce pacte, présenté comme une avancée majeure dans les relations entre l’État et les organisations syndicales, prévoyait notamment la mise en place d’un comité de suivi, sous la coordination directe du chef du gouvernement. Un engagement, selon le collectif, toujours pas matérialisé.

« Nous n’avons vu ni comité, ni suivi. Pourtant, Ousmane Sonko s’était engagé à veiller personnellement au respect des engagements du gouvernement. Il est temps que les paroles soient suivies d’effets concrets », martèle le CIAAS.

Ce mécontentement grandissant intervient dans un contexte social tendu, où plusieurs secteurs de la fonction publique attendent des signaux forts de l’exécutif après les promesses de rupture faites lors de la campagne électorale du président Bassirou Diomaye Faye.

Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du ministère des Finances ni de la Primature. Mais les prochains jours seront décisifs, alors que le spectre d’une mobilisation généralisée des fonctionnaires plane à l’horizon d’un mois d’août potentiellement agité.

La rédaction de la SENTV.info 

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