SENTV : L’affaire secoue la communauté éducative de la capitale. Un assistant du censeur au Lycée Blaise Diagne, identifié comme K. A. Guèye, a été déféré au parquet pour son rôle présumé dans la fuite d’un corrigé d’épreuve d’anglais du bac blanc. Il est poursuivi pour fraude à l’examen, diffusion illégale de documents et falsification de données administratives, selon les informations relayées par Libération.
Un téléphone, un corrigé, une confession
Le scandale éclate le 21 mai 2025, au Lycée Delafosse, lorsque les surveillants interceptent une élève, D. Sylla, en possession sur son téléphone du corrigé de l’épreuve en cours. Les premières vérifications révèlent que le fichier avait circulé sur WhatsApp, bien avant le début de l’épreuve.
L’enquête remonte rapidement la chaîne de diffusion, impliquant plusieurs élèves, dont F. Diouf, en classe de Terminale L1 au Lycée Blaise Diagne. Cette dernière finit par livrer une information clé : elle aurait reçu le corrigé de K. A. Guèye, un agent municipal détaché comme assistant du censeur dans son établissement.
Une entorse grave à la déontologie scolaire
Selon le témoignage de l’élève, elle aurait sollicité Guèye pour obtenir « un coup de main » sur l’épreuve d’anglais. Celui-ci aurait promis de l’aider et lui aurait ensuite envoyé le corrigé complet par messagerie instantanée. Les enquêteurs considèrent désormais cette transmission comme la source originelle de la fuite.
Cette proximité trouble entre une candidate et un encadrant administratif jette une ombre sur la gestion des examens dans certains établissements publics. Libération évoque, sans preuve formelle, une relation « plus personnelle » entre les deux protagonistes — un aspect que les autorités judiciaires devront éclaircir.
Élèves relâchés, mais sous menace de sanctions
Si les élèves impliqués ont été remis en liberté après audition, l’administration scolaire envisage des sanctions disciplinaires sévères, conformément au règlement intérieur et aux textes encadrant les examens. Un communiqué du ministère de l’Éducation nationale est attendu dans les prochains jours.
Du côté de la Ville de Dakar, employeur de K. A. Guèye, une procédure administrative interne pourrait également être engagée, selon une source proche du dossier.
Un incident révélateur d’un malaise plus profond
Cette affaire soulève une fois de plus la question de la sécurité des évaluations, de l’usage incontrôlé des outils numériques en milieu scolaire, et du manque de cloisonnement entre élèves et personnel administratif. À quelques semaines du baccalauréat national, les autorités éducatives sont appelées à renforcer la vigilance, à la fois sur le plan technique et éthique.
Le cas Guèye pourrait bien devenir un exemple emblématique de dérive individuelle avec des implications systémiques, dans un système éducatif confronté à de nouveaux défis.
La rédaction de la SENTV.info