Genève : l’APR et le PDS contestent le régime Sonko – L’opposition sénégalaise en diaspora hausse le ton
SENTV : Une manifestation d’opposants sénégalais a secoué la Place des Nations ce samedi à Genève. À l’initiative de militants de l’Alliance pour la République (APR) et du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), le rassemblement a visé le nouveau pouvoir incarné par le Premier ministre Ousmane Sonko, chef de file du parti Pastef. Pour les organisateurs, cette mobilisation traduit une profonde inquiétude face à ce qu’ils qualifient de dérive autoritaire au Sénégal.
À travers un mémorandum remis au bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, les protestataires exhortent l’institution onusienne à « mettre en place une mission spéciale d’observation des droits humains au Sénégal ». Ils appellent également à « maintenir un canal diplomatique ferme mais ouvert » avec Dakar pour garantir le respect des engagements internationaux du pays, notamment en matière de libertés fondamentales.
« Défendre l’État de droit au Sénégal, c’est aussi protéger la stabilité de toute la sous-région ouest-africaine », martèle le document, consulté par L’AS, journal sénégalais ayant relayé l’événement.
Au cœur des critiques, Ousmane Sonko, récemment nommé Premier ministre après l’élection présidentielle de mars 2024, est accusé par les manifestants d’avoir « une lourde responsabilité dans la détérioration du climat politique et institutionnel ». Selon eux, la gouvernance du nouveau régime serait marquée par « des accusations calomnieuses, des menaces contre les journalistes, des restrictions aux libertés publiques et une instrumentalisation de la justice ».
Les opposants dénoncent également des « licenciements massifs à connotation politique », une allusion directe aux nombreux changements opérés dans l’administration depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, issu du même mouvement que Sonko. Ces mesures sont interprétées par les contestataires comme une « épuration politique déguisée ».
Ce rassemblement à Genève s’inscrit dans une série d’initiatives de la diaspora sénégalaise, qui cherche à peser sur la scène internationale en alertant sur ce qu’elle perçoit comme un recul démocratique. Une stratégie de contre-offensive face à un pouvoir nouvellement installé, mais déjà sous le feu des critiques.
Si les tensions sont palpables, elles traduisent aussi les fractures profondes au sein de la classe politique sénégalaise, dont les rivalités s’exportent désormais sur la scène internationale. Le nouveau gouvernement devra conjuguer avec cette contestation persistante tout en consolidant ses réformes promises dans un contexte de fortes attentes populaires.
L a Rédaction de la SENTV.info
