Gouvernance et méthode : Ousseynou Ly prône la discrétion face aux piques publiques de Ousmane Sonko
SENTV : La scène politique sénégalaise a connu une nouvelle séquence révélatrice de tensions internes au sein du pouvoir. Invité ce mercredi sur le plateau de la 2STV, Ousseynou Ly, porte-parole de la Présidence et cadre du Pastef, a répondu aux interrogations autour des critiques formulées récemment par Ousmane Sonko à l’endroit du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Entre fidélité institutionnelle et discipline partisane, Ousseynou Ly a tenté de tracer une ligne de conduite claire, en défendant une approche sobre, loin des joutes publiques.
« Il ne faut pas oublier qu’Ousmane Sonko porte deux casquettes : celle de Premier ministre et celle de président du parti. Il incarne l’un ou l’autre selon le contexte. Libre à chacun d’en juger », a-t-il d’abord précisé, en guise de rappel du rôle central joué par le chef du gouvernement.
Critique assumée… mais en privé
Mais le porte-parole n’a pas éludé la question centrale : les reproches de Sonko à Diomaye Faye, notamment sur le prétendu “manque d’autorité” du président. Sur ce point, Ousseynou Ly a marqué sa différence de style.
« Moi, j’ai un principe : si je suis en désaccord avec quelqu’un, surtout si je le connais, je le lui dis directement. Je prends mon téléphone, ou je me déplace. Je ne le fais jamais publiquement. »
Une remarque perçue comme un tacle discret mais ferme à l’égard de Sonko, qui avait choisi les médias pour exprimer ses réserves sur la posture présidentielle de Diomaye. Ousseynou Ly affirme assumer pleinement cette ligne :
« Si certains me traitent de traître à cause de cette posture, cela ne me dérange pas. C’est ma manière de faire. Je ne critique pas en public. »
Les “clans” de la Présidence ? Un non-sujet pour Ly
L’émission a également été l’occasion de revenir sur une autre déclaration d’Ousmane Sonko : l’existence supposée de clans internes à la Présidence. Là encore, Ly a esquivé les polémiques tout en renvoyant la balle au Premier ministre.
« C’est au chef du parti qu’il faut poser la question. Il en a parlé. Moi, je ne fais partie d’aucun clan. »
Face à la relance de la journaliste Astou Dione, qui cite certaines sources l’associant à ces “clans”, Ousseynou Ly est resté sur sa ligne :
« C’est impossible que je sois dans un clan. Les gens parlent, c’est normal. Mais je sais ce que je fais et où je me situe. »
Une ligne de fracture ou un simple rappel à l’ordre ?
Au-delà des déclarations, cette sortie d’Ousseynou Ly traduit une tentative de rééquilibrage dans la communication institutionnelle, alors que les rôles de Sonko et Diomaye Faye apparaissent de plus en plus distincts, parfois même divergents dans la forme.
Si le tandem au pouvoir continue de partager la même vision politique, la méthode devient désormais un objet de débat public, jusque dans les cercles du Pastef. Une situation qui interpelle, à quelques mois du premier bilan du nouveau régime.
La rédaction de la SENTV.info