SENTV : Le bras de fer entre les syndicats de la Justice et l’État prend une nouvelle tournure. L’Entente SYTJUST-UNTJ, regroupant le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) et l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (UNTJ), a décrété une grève de 72 heures à compter de ce lundi 21 juillet. Une action vigoureuse qui s’inscrit dans une série de revendications longtemps restées sans réponse, selon les syndicalistes.
Une mobilisation pour la dignité professionnelle
Au cœur des revendications, la reconnaissance statutaire et le reclassement des personnels de greffe. Les grévistes exigent l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2, dénonçant ce qu’ils qualifient de « traitement inéquitable » dans un ministère qu’ils estiment pourtant central pour l’État de droit.
« Une justice moderne commence par des statuts dignes pour ceux qui la font vivre au quotidien », martèle le communiqué transmis par les responsables de l’Entente. Ils réclament également la création effective du corps des assistants de greffe professionnels (AGP), ainsi que le reclassement automatique des agents des hiérarchies B et C ayant au moins cinq ans de service.
Un appel à des négociations de haut niveau
Les syndicalistes haussent le ton et appellent à l’ouverture immédiate de négociations « décisionnelles et définitives » avec les plus hautes autorités de l’État. Sont notamment visés : le Premier ministre, le Ministre des Finances, celui de la Fonction publique, et bien entendu, le Ministre de la Justice.
Les revendications, déjà exprimées dans des préavis précédents, restent inchangées. Cette grève intervient donc comme un point de rupture, les syndicats dénonçant « la politique du pourrissement » menée selon eux par les autorités. Pour les leaders syndicaux, seule une médiation à fort pouvoir de décision permettra de sortir de la crise.
Récusation du Haut Conseil du Dialogue social
Dans un climat tendu, l’Entente SYTJUST-UNTJ a également réaffirmé sa défiance à l’égard du Président du Haut Conseil du Dialogue social, dont elle met en doute l’impartialité. « Le dialogue ne peut être conduit par une autorité soupçonnée de parti pris », avertissent les syndicalistes, qui appellent à une médiation neutre et crédible.
Conséquences à prévoir
Cette grève de 72 heures aura des répercussions concrètes sur le fonctionnement des juridictions, déjà fragilisées par un manque chronique de personnel et de moyens. Dépôts de dossiers, audiences, délivrance d’actes judiciaires : de nombreux services devraient être paralysés pendant trois jours.
Face à une situation qui s’enlise, les regards sont désormais tournés vers le gouvernement, appelé à réagir sans délai pour éviter une généralisation de la crise dans un secteur aussi sensible que celui de la Justice.
La rédaction de la SENTV.info