Guem Sa Bopp ouvre un double front : plainte sur les 8 milliards de Bakel et recours contre la taxe sur les paiements en espèces
SENTV : Le mouvement citoyen Guem Sa Bopp, dirigé par l’opposant Bougane Guèye Dany, a saisi la justice financière pour exiger la transparence sur une enveloppe de 8 milliards FCFA destinée aux sinistrés de Bakel. En parallèle, il conteste vigoureusement la nouvelle taxe de 1 % imposée aux paiements en espèces dans les grandes surfaces. Deux fronts ouverts, une stratégie assumée.
Le mouvement Guem Sa Bopp a déposé, ce mercredi 22 octobre 2025, une plainte formelle auprès du Pool judiciaire et financier concernant la gestion d’un fonds de 8 milliards de francs CFA attribué aux populations sinistrées du département de Bakel, dans l’est du Sénégal. Cette somme, allouée dans le cadre d’un plan d’urgence gouvernemental à la suite d’importantes inondations en 2024, fait aujourd’hui l’objet de soupçons de détournement et de mauvaise répartition.
Dans un communiqué officiel, le mouvement demande la création d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire toute la lumière sur ce dossier. « Il est impératif d’identifier les responsabilités et de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens », insiste le texte, qui souligne le caractère « républicain et moral » de cette démarche.
Selon nos informations, le ministère de l’Intérieur avait confirmé l’existence de cette enveloppe, dont la gestion aurait été confiée à des autorités administratives locales en lien avec des ONG partenaires. Toutefois, aucun audit public n’a encore été publié, alimentant les critiques de l’opposition.
Une taxe sur les paiements en espèces dans le viseur
L’autre axe de contestation lancé par Guem Sa Bopp vise la nouvelle taxe de 1 % sur les paiements en espèces, applicable depuis début octobre dans les grandes surfaces commerciales. Une mesure introduite discrètement dans la dernière loi de finances rectificative et censée encourager la digitalisation des paiements, selon le gouvernement.
Mais pour Guem Sa Bopp, cette taxe représente une double imposition injustifiée qui pénalise les couches populaires. « Elle frappe directement les consommateurs les plus vulnérables, ceux qui n’ont pas accès aux paiements électroniques », dénonce le mouvement, qui annonce vouloir saisir la Cour suprême dès le jeudi 23 octobre via un collectif d’avocats.
Une concertation est également en cours avec les organisations de consommateurs et les plateformes citoyennes Nio Lank et Rappel à l’ordre en vue d’une mobilisation nationale. Le mouvement n’exclut pas des manifestations pacifiques si la mesure n’est pas retirée.
À travers ces deux dossiers, Guem Sa Bopp cherche à s’imposer comme un acteur central du contrôle citoyen de l’action publique. Si Bougane Guèye Dany assume son rôle d’opposant, il insiste sur la dimension citoyenne et non partisane de cette double offensive : « Nous défendons les intérêts des Sénégalais, qu’ils soient de Bakel ou de Dakar, commerçants ou consommateurs. Ce combat n’est pas politique, il est vital ».
Dans un contexte économique tendu, où la population subit une inflation persistante (+7,4 % selon l’ANSD en septembre 2025), ces revendications trouvent un écho croissant. Reste à savoir si elles feront plier les autorités.
La rédaction de la SENTV.info