SENTV : La tension politique reste vive entre l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR), et les nouvelles autorités en place. Jeudi, lors d’une conférence de presse, Abdou Mbow et d’autres responsables de l’APR ont vivement critiqué le plan de redressement économique et social récemment présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, accusant le gouvernement de creuser davantage les difficultés sociales au lieu d’y remédier.
Une riposte cinglante de Guy Marius Sagna
La réponse du camp au pouvoir ne s’est pas fait attendre. Guy Marius Sagna, député et figure de proue du parti Pastef, a réagi avec fermeté à travers une publication virulente sur sa page Facebook.
« Vous êtes condamnés à souffrir. Vous avez volé les Sénégalais, et aujourd’hui vous voulez critiquer ceux qui s’échinent à réparer les dégâts de votre gestion ? », a-t-il fustigé.
L’activiste-député accuse directement l’APR d’être à l’origine des crises économiques et sociales que traverse le pays aujourd’hui, tout en dénonçant ce qu’il qualifie de « crimes économiques » du régime précédent.
Un retour sur l’épisode Sonko et la présidentielle
Guy Marius Sagna a également profité de sa sortie pour rappeler les tensions entourant l’élection présidentielle du 24 mars 2024, marquée par l’exclusion controversée de Ousmane Sonko du scrutin.
« Vous avez empêché illégalement au président de Pastef, Ousmane Sonko, de se présenter. Nous avons contourné vos manœuvres pour éliminer Pastef du jeu électoral », a-t-il poursuivi, ajoutant :
« À cause de vous — vous qui avez assassiné plus de 80 Sénégalais — nous sommes aujourd’hui dans une situation inédite : un président légal face à un président légitime. »
Le député fait ici référence aux manifestations meurtrières qui ont secoué le pays entre 2021 et 2023, lors des affrontements entre forces de l’ordre et partisans de Sonko, sur fond de bras de fer judiciaire et politique.
Une polarisation politique persistante
Cette passe d’armes traduit une polarisation politique persistante, malgré l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, issu de la coalition soutenue par Pastef. Si l’APR, reléguée dans l’opposition, tente de jouer son rôle de contre-pouvoir, le ton très offensif de Guy Marius Sagna témoigne d’une fracture encore vive entre les deux camps, marquée par un lourd passif politique.
La rédaction de la SENTV.info