Haute Cour de Justice : Salimata Diop visée par une procédure pour détournement de 52 millions F CFA

0

SENTV : L’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, Salimata Diop, est désormais sous la menace d’un procès devant la Haute Cour de Justice. La Commission des Lois de l’Assemblée nationale a adopté, ce jeudi 2 mai, une résolution en faveur de sa mise en accusation, à la suite d’un rapport accablant de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds alloués dans le cadre de la riposte contre la pandémie de Covid-19.

À l’origine de cette décision parlementaire : une saisine officielle du Garde des Sceaux, datée du 14 avril 2025, s’appuyant sur les conclusions d’une enquête financière rigoureuse. Selon les informations recueillies, plus de 52 millions de francs CFA sur une enveloppe globale de 150 millions de francs CFA auraient été irrégulièrement utilisés sous la tutelle de Mme Diop, au mépris des règles de transparence et de bonne gouvernance.

Le rapport de la Cour des Comptes fait état de plusieurs anomalies graves : paiements injustifiés à des agents du ministère, existence de bénéficiaires fictifs, utilisation de documents en double, voire contrefaits. Plusieurs personnes mentionnées comme ayant perçu des aides ont nié toute implication, mettant en doute l’authenticité de leur signature sur les documents officiels.

Les faits, s’ils sont confirmés, pourraient constituer des infractions pénales graves : détournement de deniers publics, faux et usage de faux, complicité, et blanchiment de capitaux. La Commission s’est référée aux articles pertinents du Code pénal sénégalais, du Code de procédure pénale ainsi qu’à la législation spécifique en matière de lutte contre la corruption et la criminalité financière.

Conformément à l’article 101 de la Constitution sénégalaise, seule la Haute Cour de Justice est compétente pour juger les anciens membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions. Si la résolution est validée en plénière, un procès historique pourrait s’ouvrir dans les mois à venir, renforçant le discours d’exemplarité promis par les autorités sénégalaises dans la lutte contre l’impunité et la malversation.

L’ex-ministre, de son côté, n’a pour l’heure fait aucune déclaration publique. Ses proches évoquent une possible défense devant les juridictions compétentes et dénoncent ce qu’ils qualifient de « procès politique ».

Un signal fort de l’Assemblée nationale
Cette procédure de mise en accusation intervient dans un contexte de renforcement des mécanismes de contrôle parlementaire et de volonté politique d’assainir la gestion des finances publiques, surtout après les nombreuses controverses liées à l’usage des fonds Covid-19.

En attendant la suite de la procédure judiciaire, cette affaire place une nouvelle fois les projecteurs sur la reddition des comptes et la responsabilité des gouvernants, éléments cruciaux pour la consolidation de l’État de droit au Sénégal.

La rédaction de la SENTV.info 

- Advertisement -

commentaires