SENTV : L’ancienne ministre sénégalaise des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été placée sous mandat de dépôt ce mercredi 21 mai 2025, à l’issue de son audition devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Elle est poursuivie pour détournement présumé de fonds publics dans le cadre de la gestion du programme « Force Covid-19 », mis en place durant la pandémie.
Selon les autorités judiciaires, Mme Gladima est mise en cause pour plusieurs infractions, notamment détournement de deniers publics, escroquerie portant sur les deniers publics, blanchiment de capitaux et complicité de ces délits. Ces accusations portent sur une somme estimée à un milliard de francs CFA, destinée à son ministère dans le contexte de la riposte sanitaire nationale contre la Covid-19.
Une gestion jugée opaque
L’un des éléments déclencheurs de la procédure réside dans le paiement anticipé de 73,2 millions FCFA à la Société Commerciale du Groupe ISSA (SCGI), censée réaliser une unité de traitement gravimétrique à Kédougou. D’après le rapport parlementaire ayant conduit à sa mise en accusation, ce versement aurait été effectué sans que les travaux n’aient commencé, sur la base d’une simple facture et d’une déclaration sur l’honneur. Aucun constat de service fait n’avait été établi, en violation des règles de la comptabilité publique, notamment l’article 89 du Règlement général.
Ce dossier s’inscrit dans la vaste opération de reddition des comptes lancée par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier. Ce programme anticorruption vise à faire la lumière sur la gestion des fonds publics par les responsables de l’ancien régime.
Une chaîne de poursuites en cours
La procédure judiciaire enclenchée contre Sophie Gladima intervient dans un contexte de poursuites multiples visant d’anciens membres du gouvernement de Macky Sall. La veille, le professeur Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice, a été placé sous bracelet électronique avec assignation à résidence, également dans le cadre de la reddition des comptes.
Le projet de résolution permettant la mise en accusation de Mme Gladima a été adopté à la majorité par la Commission des Lois de l’Assemblée nationale le 8 mai dernier, conformément à l’article 101 de la Constitution sénégalaise et à la loi organique régissant la Haute Cour de justice.
Avec cette nouvelle incarcération, les autorités entendent marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité des hauts responsables publics, une promesse phare du nouveau pouvoir.
La rédaction de la SENTV.info