SENTV : Un an jour pour jour après son arrestation en Mauritanie et son transfert express vers le Sénégal, l’avocat franco-espagnol Juan Branco ravive la polémique autour de sa brève mais retentissante détention à la prison de Rebeuss. Dans une déclaration relayée ce mercredi par Libération, l’ancien conseil d’Ousmane Sonko dénonce le « silence total » des autorités sénégalaises sur les circonstances de ce qu’il qualifie d’« enlèvement », et fustige l’inaction diplomatique persistante malgré les sollicitations répétées de Madrid.
« Cela fait un an que j’ai été arrêté de manière illégale, transféré de force au Sénégal, emprisonné arbitrairement, puis expulsé en violation des règles élémentaires du droit international », déclare Juan Branco, dans un ton visiblement empreint de colère. Selon lui, la justice espagnole a adressé à plusieurs reprises des demandes officielles d’explication aux autorités sénégalaises, restées à ce jour sans réponse.
Une affaire aux relents diplomatiques
L’affaire Branco avait suscité un vif émoi en août 2024, alors que l’avocat médiatique, connu pour son style provocateur et son engagement aux côtés de l’opposant Ousmane Sonko, avait pénétré sur le territoire sénégalais en pleine crise politique. Il avait été arrêté en Mauritanie avant d’être transféré de manière controversée à Dakar, placé sous mandat de dépôt, puis expulsé du pays moins d’une semaine plus tard.
Le gouvernement sénégalais avait à l’époque justifié cette procédure par une « violation manifeste des règles d’entrée sur le territoire » et des « agissements déstabilisateurs ». Mais depuis, aucun développement judiciaire ou diplomatique n’est venu clarifier les contours exacts de cette opération.
Des accusations de violations graves
Juan Branco, qui a saisi plusieurs juridictions internationales, maintient que son arrestation et sa détention ont été orchestrées « en dehors de tout cadre légal », dénonçant une « opération d’État » qui aurait bafoué ses droits fondamentaux. Il reproche en particulier au Sénégal de ne pas avoir répondu aux demandes formulées par la justice espagnole au titre de la protection consulaire.
« Ce silence est plus qu’un mépris : c’est une complicité », estime l’avocat, visiblement déterminé à faire de cette affaire un exemple des « dérives autoritaires » qu’il attribue à certaines pratiques de l’ancien régime sénégalais.
Silence officiel à Dakar
Interrogées par la presse, les autorités sénégalaises n’ont pas, pour l’heure, réagi à la dernière sortie de Juan Branco. Ce mutisme pourrait être interprété comme une volonté d’étouffer une affaire à forte portée symbolique, dans un contexte où l’actuelle équipe gouvernementale cherche à tourner la page des tensions de l’ère pré-électorale.
Mais pour Juan Branco, ce dossier ne sera pas clos aussi facilement : « Ce combat est aussi celui de tous ceux que l’on veut faire taire. Un an après, je reste debout, déterminé à obtenir justice. ».
La rédaction de la SENTV.info