Justice sénégalaise à l’arrêt : Une grève de 72 heures sans filet ni compromis

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SENTV : Du 14 au 16 juillet, les couloirs des tribunaux sénégalais résonneront du silence d’une grève sans précédent. Les travailleurs de la justice, regroupés dans l’Entente SYTJUST–UNTJ, observent un arrêt total du service, sans garantie de service minimum. Ce mouvement social, d’une ampleur rare dans ce secteur, reflète une colère grandissante face au mutisme de l’État.

Une justice au ralenti : les revendications en cause

Les grévistes, principalement des greffiers, agents de greffe et personnels dits « non judiciaires », dénoncent une marginalisation statutaire et fonctionnelle. Au cœur de leurs revendications :

  • L’alignement des greffiers sur la hiérarchie A2,

  • Le reclassement des agents B et C dans le corps des agents de greffe professionnels (AGP),

  • Et la reconnaissance du rôle des corps de soutien administratif, souvent ignorés dans les réformes sectorielles.

Cette grève de 72 heures intervient après un précédent mouvement de 48 heures les 10 et 11 juillet, sans qu’aucune avancée n’ait été constatée, selon les syndicats.

« Ce mouvement n’est pas une réaction ponctuelle. Il incarne une volonté de rupture avec la précarité institutionnalisée », indique l’Entente SYTJUST–UNTJ dans un communiqué.

« Il est temps d’en finir avec les promesses non tenues, les discriminations internes et le mépris bureaucratique. »

Conséquences immédiates : dossiers gelés et justiciables lésés

En l’absence de service minimum, la grève devrait paralyser complètement le fonctionnement des juridictions, retardant les audiences, le traitement des dossiers urgents, la délivrance d’actes administratifs et les procédures pénales en cours.

Pour les justiciables, cette nouvelle paralysie fait craindre un allongement des délais de justice, déjà fortement critiqués au Sénégal.

Des avocats, interrogés par la presse locale, redoutent une perte de confiance accrue dans les institutions, à un moment où le pays est engagé dans des débats de fond sur l’indépendance judiciaire et l’efficacité administrative.

Un bras de fer qui pourrait s’inscrire dans la durée

L’absence de réaction officielle du ministère de la Justice jusqu’ici nourrit un climat d’incertitude, voire de crispation. L’Entente syndicale n’exclut pas de durcir le mouvement si aucune rencontre n’est programmée dans les jours à venir.

Les travailleurs de la justice réclament l’ouverture immédiate de négociations formelles avec le gouvernement, estimant que leurs revendications ne peuvent plus être ignorées.

La rédaction de la SENTV.info 

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