SENTV : Le dossier François Mancabou, longtemps enlisé dans le silence et les incertitudes, connaît un nouveau tournant judiciaire. Le juge du 2e cabinet d’instruction, en charge du traitement de cette affaire sensible, semble désormais résolu à faire la lumière sur les circonstances de la mort de cet homme arrêté dans le cadre de l’affaire dite des « forces spéciales » liées à Pastef. Une démarche qui marque un net changement de tempo, avec une intensification notable des auditions.
Une instruction qui s’accélère : la veuve de Mancabou entendue
Ce lundi, Clémentine Coly, veuve de François Mancabou, a été convoquée par le magistrat instructeur. Son audition s’inscrit dans une stratégie plus large de reconstitution des faits, notamment les dernières heures de vie de son époux alors qu’il était hospitalisé. L’objectif du juge : éclaircir les zones d’ombre persistantes qui continuent d’alimenter soupçons et frustrations au sein de l’opinion publique.
Témoignages cruciaux : policiers et codétenus à la barre
Avant cette audition clé, plusieurs autres témoins ont déjà été entendus. Des membres des forces de l’ordre, ainsi que des détenus ayant partagé la même chambre de sûreté que François Mancabou, ont été interrogés. Ces confrontations, selon des sources proches du dossier, ont pour but de recouper les témoignages et d’identifier d’éventuelles contradictions. Le juge cherche ainsi à cerner avec précision les conditions réelles de la détention et les circonstances exactes du décès.
Une affaire sensible, un décès toujours inexpliqué
Pour rappel, François Mancabou avait été arrêté en juin 2022, soupçonné d’appartenir à une supposée cellule dénommée « forces spéciales », accusée de vouloir semer le chaos à Dakar lors des tensions politiques. Peu après son interpellation, il avait été hospitalisé, puis déclaré mort. L’autopsie commandée à l’époque avait conclu à un traumatisme crânien, relançant les soupçons de mauvais traitements.
Avec la reprise active de l’instruction, l’espoir renaît de voir émerger une vérité judiciaire dans ce dossier hautement politique. Le juge du 2e cabinet, jusque-là discret, semble désormais déterminé à mener l’enquête jusqu’au bout, quelles qu’en soient les conséquences. Une évolution scrutée de près par la famille de la victime, les organisations de défense des droits humains, ainsi qu’une partie de l’opinion publique sénégalaise en quête de transparence.
La rédaction de le SENTV.info
