Leadership vert en jeu : la Mauritanie aligne Abdallah Diagana à la tête de la Grande Muraille Verte

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SENTV : La Mauritanie affirme ses ambitions environnementales continentales en présentant officiellement la candidature du docteur Abdallah Diagana à la présidence de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV). Cette annonce intervient à quelques semaines du 5ᵉ sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation, prévu à Bamako d’ici le 30 juin 2025.

Déjà validée par les autorités mauritaniennes, la candidature de M. Diagana incarne une volonté de consolider le rôle de Nouakchott au sein d’une organisation stratégique, tant sur le plan écologique que diplomatique. La Mauritanie, pays hôte du siège de l’Agence, exerce actuellement la présidence tournante de l’APGMV.

Un profil international pour un défi transcontinental

Titulaire d’un doctorat en géographie de l’Université de Rouen et d’un master de Paris IV-Sorbonne, Abdallah Diagana est reconnu pour ses travaux sur la gouvernance territoriale, la coopération transfrontalière et la résilience écologique en Afrique de l’Ouest. Il a collaboré avec de nombreuses institutions internationales, dont l’Union africaine, le CILSS, la CEDEAO et la FAO, sur des projets de gestion durable des terres et de lutte contre la désertification.

« La restauration des terres dégradées dans le Sahel ne peut se faire sans un leadership scientifique et diplomatique fort », confiait récemment un expert de l’UICN. Diagana entend incarner ce rôle.

Une élection sous haute tension diplomatique

La course à la présidence de l’APGMV ne sera pas sans rivalités : le candidat mauritanien affrontera deux concurrents issus du Niger et du Burkina Faso, deux pays sahéliens également engagés dans la lutte contre la désertification. Le scrutin, prévu lors du sommet de Bamako, revêt une importance stratégique pour l’avenir de cette organisation fondée en 2010 et composée de 11 États membres : la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Nigeria, le Soudan, l’Éthiopie, l’Érythrée et Djibouti.

L’élection intervient dans un contexte de réforme profonde de l’Agence, après plusieurs années de critiques liées à la lenteur des résultats et à un déficit de coordination entre les États membres et les partenaires financiers. Le prochain président devra restaurer la confiance des bailleurs internationaux, relancer les dynamiques de terrain et améliorer la gouvernance de projets évalués à plusieurs centaines de millions de dollars.

La Mauritanie veut transformer son mandat en victoire diplomatique

Portée par la volonté du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la diplomatie verte de la Mauritanie a été particulièrement active ces dernières années. Nouakchott souhaite faire de cette candidature un levier d’influence panafricaine, dans un contexte où les enjeux climatiques deviennent géopolitiques. La Grande Muraille Verte, vaste projet visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres d’ici 2030, est aujourd’hui considérée comme un pilier de l’adaptation au changement climatique en Afrique.

À Bamako, un sommet crucial pour le destin de la Muraille Verte

Alors que l’Afrique fait face à l’avancée du désert, à l’exode rural et aux conflits environnementaux, le choix du futur président de l’APGMV pourrait reconfigurer les équilibres régionaux en matière de transition écologique. En alignant Abdallah Diagana, la Mauritanie ne mise pas seulement sur une expertise, mais sur une vision politique : celle d’un Sahel uni, écologique et souverain.

La rédaction de la SENTV.info 

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