Libéré après cinq mois, Badara Gadiaga dénonce une détention arbitraire et appelle à la réforme de la justice
SENTV : Badara Gadiaga, chroniqueur très suivi sur les plateaux télévisés sénégalais, a retrouvé la liberté ce vendredi 12 décembre après plus de cinq mois passés à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Sorti sous le régime de liberté provisoire assortie d’un bracelet électronique, Gadiaga a qualifié son emprisonnement de “détention arbitraire” et réitéré son engagement pour la justice et les libertés fondamentales.
Arrêté le 14 juillet 2025 à la suite d’un échange tendu lors de l’émission Jaakarlo Bi sur TFM, Gadiaga était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, propos contraires aux bonnes mœurs et offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République. Sa mise en détention fait suite à l’ouverture d’une enquête après ses critiques publiques, notamment envers des responsables politiques.
Malgré une ordonnance de liberté provisoire ordonnée initialement par le doyen des juges du Tribunal de Dakar en novembre, le procureur de la République avait interjeté appel, retardant sa sortie effective. C’est finalement l’absence de pourvoi en cassation qui a permis l’exécution de la décision judiciaire ce vendredi matin.
À sa sortie, accueilli sous les acclamations d’une foule nombreuse près de la prison, Gadiaga n’a pas caché l’émotion : « Après 154 jours de détention arbitraire, vécus comme otage politique, ma détermination ne s’est pas affaiblie ». Il a insisté sur la nécessité de réformes profondes du système judiciaire sénégalais et sur l’importance du respect des droits des citoyens.
Dans sa brève allocution, il a également exprimé sa gratitude envers ses avocats, la société civile, la presse, ainsi que ses sympathisants au Sénégal et dans la diaspora, promettant une prise de parole plus complète dans les prochains jours.
L’affaire Badara Gadiaga relance ainsi le débat public sur la liberté d’expression et les procédures judiciaires au Sénégal, soulevant des interrogations sur la balance entre contrôle judiciaire et droits civiques dans un contexte politique tendu.