Libertés sous tension au Sénégal : le FDR fustige une justice « soumise » et un climat de répression généralisée
SENTV : Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi lors d’un point de presse à Dakar. Le mouvement d’opposition dénonce ce qu’il qualifie d’« instrumentalisation systématique de la justice », un processus selon lui utilisé pour neutraliser les voix critiques dans le pays.
« La justice sénégalaise a cessé d’être le rempart impartial de l’État de droit. Elle est aujourd’hui utilisée comme une arme contre la dissidence », a martelé le porte-parole du FDR. Dans un contexte politique marqué par les récentes arrestations de journalistes et de figures de la société civile, l’organisation évoque des procédures ciblées et souvent expéditives, au mépris des principes de présomption d’innocence et de liberté d’expression.
Depuis début 2024, plusieurs journalistes, tels que Pape Alé Niang, ou chroniqueurs critiques du pouvoir, ont fait face à des accusations jugées par nombre d’observateurs comme politiquement motivées. Ces affaires ont provoqué de vives réactions au sein des rédactions et ONG de défense des droits humains.
Le FDR pointe également la multiplication des pressions économiques et judiciaires sur les médias indépendants, accusant les autorités d’utiliser les leviers fiscaux comme outil de coercition. Certains médias ont vu leurs comptes gelés ou ont reçu des notifications fiscales jugées abusives.
Dans la rue, la situation n’est guère plus rassurante. Si les manifestations ne font pas l’objet d’interdictions officielles, les forces de sécurité interviennent systématiquement, parfois avec violence, pour disperser les rassemblements. Une dérive que le FDR qualifie d’« étouffement méthodique des libertés publiques ».
Le Front alerte sur les conséquences d’un tel climat : autocensure dans les rédactions, repli dans les milieux militants et méfiance croissante envers les institutions. « La démocratie sénégalaise repose sur un équilibre fragile. Si l’espace civique continue à se rétrécir, c’est l’ensemble du pacte républicain qui vacillera », a prévenu un responsable du mouvement.
Ces préoccupations ne sont pas isolées. Des organisations telles que Reporters Sans Frontières (RSF), Amnesty International ou encore le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) ont, à plusieurs reprises, alerté sur la dégradation de la liberté de la presse et le recul des droits civiques dans le pays.
Alors que le Sénégal se prépare à de nouvelles échéances politiques, notamment les élections locales et la présidentielle de 2029, le climat actuel augure d’un dialogue démocratique de plus en plus verrouillé, à moins d’un sursaut institutionnel.
La rédaction de la SENTV.info