SENTV : L’éviction soudaine du chef de la Division des Investigations Criminelles (DIC) et du commissaire spécial de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) continue de susciter des réactions. Parmi elles, celle de Madiambal Diagne, journaliste et fondateur du Quotidien, dont la convocation par la DIC puis le départ inopiné vers la France ont constitué l’un des points d’achoppement de cette affaire.
Dans la nuit du mardi 23 septembre 2025, Madiambal Diagne s’est vu interdire d’embarquer à destination de la France, alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire via l’AIBD. Il avait, dans la foulée, reçu une convocation de la DIC pour le lendemain à midi. Pourtant, le jeudi 25 septembre, il annonçait sur le réseau social X (ex-Twitter) être arrivé dans l’Hexagone — sans s’être présenté à la convocation.
Le lendemain, les autorités policières procédaient au limogeage du chef de la DIC et de celui du commissariat spécial de l’aéroport. Ces décisions ont été interprétées par certains observateurs comme un désaveu au sommet de la hiérarchie policière.
Dans une tribune publiée dans Le Quotidien, Madiambal Diagne s’est étonné de ces sanctions, pointant du doigt ce qu’il qualifie de « décision spectaculaire » du ministère de l’Intérieur :
« Le limogeage du commissaire de police de l’aéroport, qui, pourtant, a fait montre d’un certain zèle au profit de sa hiérarchie, apparaît simplement comme du spectacle. De la même façon, le limogeage du commissaire chef de la DIC est tout aussi étonnant. »
Prenant ses distances avec la version officielle, M. Diagne rejette catégoriquement l’idée d’une traque judiciaire. Alors que le ministère de l’Intérieur évoque une interdiction de sortie du territoire (IST) et un avis de recherche délivré par une autorité judiciaire compétente, le journaliste affirme qu’aucune mesure judiciaire n’était en cours à son encontre.
« Si tel était le cas, j’aurais été arrêté depuis plusieurs jours à mon domicile, donc bien avant même d’envisager de voyager », écrit-il. « Mieux encore, une fois devant la police de l’aéroport, j’aurais été immédiatement arrêté. »
Les circonstances exactes de son départ pour la France, malgré une IST présumée, n’ont pas été clarifiées publiquement. Ce flou alimente les spéculations sur une éventuelle faille dans la chaîne de commandement sécuritaire, voire sur un règlement de comptes politique.
Les limogeages, perçus comme une réponse à un échec de coordination, laissent planer des interrogations sur la gestion des dossiers sensibles au sein des services de sécurité. Aucune communication officielle n’a été faite sur les remplaçants nommés à la tête de la DIC et du commissariat spécial de l’AIBD.
Dans ce climat de tensions et d’ambiguïtés, le dossier Madiambal Diagne, entre volet judiciaire et dimensions politiques, pourrait bien rester un révélateur des rapports complexes entre justice, police et pouvoir exécutif au Sénégal.
La rédaction de la SENTV.info